Les polymères se font assistants commerciaux
Caractéristiques du commerce moderne, les enseignes de marques et les grandes et moyennes surfaces ont imposé leurs règles y compris dans les centres urbains. Les modèles économiques ont évolué et l’objectif premier de ces enseignes est le zéro stock. Mais comment bien vendre sans stock ? Les polymères apportent de nombreuses réponses à cette question cruciale
Une idée toute bête qui change tout
L’idée est tellement simple qu’on se demande comment personne n’a pu y penser plus tôt. Prenez une grande enseigne de vêtements disposant d’un énorme entrepôt duquel dépendent plusieurs dizaines de magasins. Tous les matins, un camion quitte ce lieu de stockage et part faire sa tournée pour réassortir les différents points de vente. Jusqu’à peu, la marchandise s’entassait dans des cartons et n’était triée et dispatchée dans les rayons qu’une fois arrivée à destination. Aujourd’hui, tout a changé, les vêtements sont répartis dès l’entrepôt dans des bacs en plastique à roulettes en fonction de leur rayon. Lors du déchargement, chaque vendeur connaît la destination du bac et n’a plus qu’à le tirer derrière lui. Avec ces bacs, c’est une nouvelle organisation qui se met en place et celle-ci ne fait que des heureux.
Pour les vendeurs, c’est une tâche pénible en moins et, pour le magasin, un gain de temps considérable. Quant aux clients présents à l’ouverture, ils n’ont plus à attendre que les vendeurs finissent de s’activer autour de grands cartons pour achalander les différents rayons. L’image de l’enseigne ne s’en porte que mieux. Ces bacs ont en plus la bonne idée d’être empilables et, bien entendu, réutilisables.
Plus forts que l'acier
Une autre véritable révolution qui s’opère actuellement dans les magasins concerne les rayonnages. Certes, ceux-ci sont encore très majoritairement en tôle d’acier, mais les plastiques gagnent de plus en plus de parts de marché. Et pour cause, leur facilité de mise en œuvre et de coloration fait qu’ils peuvent épouser beaucoup de formes. Ils annoncent ainsi la fin du triste rayonnage où seules étaient de rigueur les lignes verticales et horizontales blanches ou noires. Mais ce n’est pas là l’argument essentiel. Ils ont également fait la preuve de leur robustesse à toute épreuve notamment pour les rayonnages en polypropylène. Les coups de chariots ne leur font plus peur. Fini, ces éclats de peinture qui font tellement bas de gamme.
Les polymères se rient de l'humidité
Les rayonnages en plastique trouvent aussi d’importants débouchés dans les petits entrepôts alimentaires des grandes surfaces généralistes. En effet, stocker des denrées alimentaires n’est pas de tout repos tant les normes d’hygiène sont exigeantes. Or, les polymères se nettoient bien plus facilement que le métal, puisque pour nettoyer de l’Inox, par exemple, il faut utiliser de la soude et donc le rincer à maintes reprises. Pour le plastique, de l’eau et un produit nettoyant suffisent et le tout est évacué après un simple rinçage permettant ainsi d’économiser la ressource en eau ! Surtout, les plastiques résistent bien mieux au taux d’humidité, pouvant monter jusqu’à 98 %, que l’on trouve dans les chambres froides.
Encore plus fort – même si la nouvelle qui risque de déplaire aux amateurs de feux de cheminée : la cagette maraîchère en bois, si pratique pour allumer le feu, à tendance à disparaître au profit de sa concurrente en plastique. Les raisons en sont nombreuses… Si les primeurs et la grande distribution la sollicitent tant, c’est pour sa grande résistance à l’humidité. En effet, de plus en plus de grandes surfaces vaporisent en permanence d’eau les fruits et légumes pour mieux les conserver. Or le bois, très sensible à l’humidité, peut alors se dégrader. Ce qui est loin d’être le cas des matériaux comme le polypropylène ou le polyéthylène haute densité (PEHD). Ajoutons que, à l’instar des colis, la cagette est, elle aussi, réutilisable.
La cagette devient même intelligente
Certains distributeurs vont même plus loin puisqu’ils demandent aux maraîchers d’équiper ces cagettes de puces RFID pour parfaitement tracer la marchandise. Outre la traçabilité, chaque cagette est désormais géolocalisée, ce qui permet de réduire les pertes et de contribuer au développement durable puisque l’on estime que, annuellement, ce sont près de 150 tonnes de cagettes qui sont aussi récupérées pour être réutilisées ou recyclées. Une bonne nouvelle pour la planète, donc.
Recyclage : les filières se mettent en place
On le voit, les plastiques rendent de très grands services dans bien des domaines, et la logistique n’est pas en reste. Pour cette activité, les polymères utilisés sont parfaitement connus et maîtrisés. Ils sont pour la plupart réutilisables puis recyclables pour d’autres applications. Reste à mettre en place des filières de récupération et trouver le bon modèle économique et environnemental. Face aux enjeux de ce que l’on appelle aujourd’hui « l’économie circulaire », certains fabricants ont créé leurs propres filières de recyclage. Ainsi Sotralentz, un fabricant d’emballage bien connu pour ses IBC – des conteneurs en PEHD destinés au transport de liquide –, a mis en place une filière de récupération des citernes usagées sur l’ensemble du territoire européen et nord-américain. Il s’engage ainsi à valoriser le polymère dans un centre de traitement spécialisé en vue de le réutiliser pour fabriquer notamment des palettes en plastique ou des appareils d’assainissement.