Beau et écologique : le rack de surf se réinvente
Votre entreprise est toute jeune, comment vous en est venue l’idée ?
Je suis moi-même surfeur et habite la région de Biarritz, le berceau européen du surf. Lorsqu’on surfe intensément, on a besoin de plusieurs planches car chacune correspond à un type de vagues.
Une planche, c’est encombrant et le stockage pose souvent problème. C’était mon cas et je ne trouvais pas de solution satisfaisante… Quand on passe pas mal de temps dans l’eau, il n’est pas rare de tomber sur des déchets, notamment en plastique, flottant à la surface ou entre deux eaux. Ce n’est pas ce qu’il y a de plus agréable. Je me suis donc dit qu’il serait bien d’en faire quelque chose. Chaque problème a sa solution ! La mienne a été de concevoir, à partir de déchets plastiques, un rack pour ranger les surfs. J’ai ainsi créé mon entreprise il y a deux ans.
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D’où proviennent les plastiques que vous utilisez ?
Ils proviennent de déchets postconsommation et postindustriel. Je travaille avec différents partenaires, tous français, qui savent valoriser ces déchets pour en faire une ressource.
Parmi ces partenaires, il y a une entreprise à peu près aussi jeune que la mienne et qui se nomme Le Pavé. Elle a conçu un matériau constitué uniquement de déchets plastique sans résine ni colorants. Baptisé « soft surface », ce matériau est commercialisé sous la forme de panneaux de plus ou moins grande épaisseur. Avant d’en faire de jolis panneaux, les plastiques en fin de vie sont recyclés mécaniquement : ils sont lavés, broyés et agglutinés après avoir été chauffés. Pour moi, l’intérêt est multiple : ces panneaux se travaillent avec les mêmes outils que le bois. Ils peuvent être sciés, percés, collés, vernis ou polis, la qualité du matériau et sa texture étant toujours les mêmes. Ils se déclinent en plusieurs couleurs, et l’ajout de paillettes de plastique, en fin de processus, issues de broyats des bouchons colorés leur donne un aspect orignal qui (me) plaît beaucoup.
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Je travaille aussi avec des partenaires locaux, dans les Landes, qui récupèrent les déchets collectés par différentes ONG, notamment sur les plages de la région. Leur transformation en un nouveau matériau, également après recyclage mécanique, est effectuée dans le sud du département. C’est véritablement du circuit court ! La qualité est également satisfaisante.
C’est vrai que les coloris sont très agréables. Savez-vous comment on obtient telle ou telle couleur sans ajout de colorants ?
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Comme je l’ai déjà dit, il s’agit de matériaux 100% déchets plastique sans ajout de colorants. Ne les fabriquant pas, je ne connais pas toutes les astuces de leur conception. Je sais par exemple que le bleu est obtenu à partir de sièges de kartings usagés en polypropylène, je crois ; le blanc, ce sont des portes de frigo en polystyrène, des pots de yaourts en polyéthylène, des bouteilles de lait ou des structures de lits d’hôpitaux ; le noir, ce sont des câbles électriques, etc. |
Revenons à vos racks. Comment ont-ils été accueillis ?
Très bien et j’en suis très fier ! Mes clients apprécient leur design, leur modulabilité, leur praticité, le fait que ce sont des modèles uniques et que leur conception contribue à la défense de l’environnement. En règle générale, quand on est surfeur, on est très attaché à la sauvegarde de notre planète et plus spécifiquement de la mer qui reste notre terrain de jeu.
De plus, ce n’est pas parce que ces racks sont conçus à partir d’un plastique recyclé qu’ils ne sont pas qualitatifs ni agréables à l’œil. Je me suis rapidement penché sur leur design que je voulais innovant et surtout esthétique. D’où le nom de mon entreprise : en basque, Ederra veut dire « beau » et le k est la marque du pluriel. Pour aller au-delà du jeu de mots, j’insiste beaucoup sur la qualité, qui doit être irréprochable, ainsi que sur l’aspect.
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Une fois découpés, ils sont poncés, polis et gravés au nom d’Ederrak mais rien n’empêche à chacun d’avoir sa gravure personnalisée. Le fait que les racks soient réalisés avec un éco-matériau plaît également beaucoup, raison pour laquelle ils sont désormais présents dans une dizaine de magasins de surfs de la région, mais également à Paris, Marseille et Bordeaux. Nous travaillons encore à leur implantation dans toute la France.
Votre entreprise est certes très jeune, mais avez-vous d’autres projets ?
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Les projets amènent les projets ! Je me déplace lors de différents événements pour présenter Ederrak. Fin juin, par exemple, on pourra voir mes produits au WoodsCôte Festival à Biarritz. Je me diversifie et propose maintenant du sur mesure. J’ai dernièrement réalisé des présentoirs (PLV) pour la marque Florence Marine X ou encore un comptoir de bar constitué de 14 m2 de panneaux en plastique recyclé pour le Coffee Ekia à Biarritz. Rien à voir avec le surf, mais ces projets sont très intéressants, d’autant que le résultat est plutôt sympa, car avec un tel matériau, les possibilités sont nombreuses ! Affaire à suivre…
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Les produits Ederrak sont disponibles sur www.ederrak.com