Il était une fois...
Au commencement était le jeu de paume. Très à la mode du XVème siècle à la révolution, il se jouait à mains nues, ou presque : les joueurs se protégeaient avec des bandages, puis avec des gants de cuir.
Vers la fin du XVème siècle, on renforça ces gants avec l’ancêtre des cordages.
La première raquette véritable date du tout début du XVIème siècle. En frêne, elle possède un long manche et un cordage en boyau de mouton.
Un beau bébé : 400 grammes pour 66 centimètres.
Ah ça ira, les aristocrates à la raquette...
Après la Révolution française, le jeu de paume émigra en Grande-Bretagne et une petite centaine d’années plus tard (1870), il se déplaça vers le plein air, changeant de nom pour devenir le « lawn tennis » (tennis sur pelouse).
Le sport se développa suffisamment pour devenir un business.
Sachant qu’il faut environ 100 mètres de boyau de chat pour corder une raquette, devinez combien d’animaux doivent leur survie à la mise au point du cordage en plastique ? Zéro chat, mais pas mal de bovins et d’ovins.
Eh oui, encore un mythe qui tombe !
En effet, le premier cordage en « boyau de chat » a été prélevé par un chirurgien anglais, Lister, sur le péritoine d'un bœuf et l'intestin grêle d'un mouton.
La raquette connaît la musique
En 1875, la fabrication de raquettes battait son plein et un fabricant anglais, Bussey, décida de rechercher des fournisseurs outre-Manche. Il rencontra, à Lyon, un fabricant de cordes de violoncelle, Babolat : ils se marièrent et eurent beaucoup de petites raquettes.
Depuis, Babolat est devenu un grand et les raquettes ont beaucoup évolué. Elles sont devenues à la fois plus légères et plus puissantes.
En 1930, grâce à de nouvelles colles, il devient possible de fabriquer des raquettes en contreplaqué de différentes essences de bois (frêne, noyer, hêtre, érable…). L’amélioration est nette en termes de tension du cordage, ce qui offre un meilleur équilibre entre puissance et contrôle de la balle.
Matières à servir
Dans les années 1970, René Lacoste (notre plus grand mousquetaire, cocoricooooo !) mit au point une raquette en métal.
Si c’est avec elle que Jimmy Connors remporta ses plus grandes victoires, la percée du métal dans la raquette fut sans suite.
A partir de 1980, les fibres synthétiques (composites plastiques chargés en carbone ou fibre de verre) changent du tout au tout l’art de la raquette, prolongeant le bras des joueurs avec une extension légère et performante.
La Preuve par le service
Andy Roddick détient le record absolu de puissance au service : l'Américain a servi à 249,4 km/h en 2004.
Côté féminin, c’est aussi une Américaine, Venus Williams, qui sert le plus vite : en 1998, elle a atteint 205 km/h.
Comment font-ils pour atteindre de telles vitesses avec une raquette qui pèse dans les 300 grammes ? Comment font Nadal ou Federer pour rattraper des balles impossibles ? La première réponse tient en deux mots : talent et technique (on sait, depuis Brassens, que « sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie »).
Mais la technique, ce n’est pas seulement ce que les joueurs acquièrent à force d’entraînement. C’est aussi leur matériel !
Raquette Vitesse au service Précision
Raquette en bois 170km/h 41,6%
Raquette en métal 175km/h 50%
Raquette en plastique 185km/h 62%
composite
Selon une étude réalisée par des médecins espagnols, Guillermo Ruiz Llamas et Dolores Cabrera Suárez pour l’Association scientifique et culturelle pour l’enseignement de l’activité physique et sportive, les raquettes en plastique composite augmentent de 20% la réussite des services par rapport aux raquettes en métal.