Une lutte tous azimuts

Une lutte salutaire

On sait qu’en milieu hospitalier, les maladies nosocomiales peuvent faire des ravages. Un chiffre fait froid dans le dos : quel que soit le matériau, sur une surface non traitée, la quantité de microbes se multiplie en moyenne par deux toutes les vingt minutes. On comprend donc mieux l’utilité de ces plastiques à haute technicité, principalement dans les secteurs de la santé et de l’alimentation pour lesquels la lutte contre les bactéries est un enjeu évident. C’est là, d’ailleurs, que les premières applications ont vu le jour. Cerise sur le gâteau, cette technologie agit aussi sur les odeurs puisque celles-ci sont bien souvent dues à la prolifération des microbes.

A l'hôpital, ils sont partout !

Il n’existe pas d’obligation formelle d’utiliser des matériaux antibactériens dans le milieu hospitalier. Et pourtant, ceux-ci s’imposent peu à peu au gré des appels d’offres de renouvellement du matériel. Les polymères antibactériens ont par ailleurs l’avantage de ne pas coûter beaucoup plus cher : leur surcoût est d’environ 10 %. La liste des équipements est longue : revêtement de sol, chariots, sabots du personnel, distributeurs de savon, rideaux, poignées de porte, lits, fauteuils de traitement médical, etc. Il existe même des aspirateurs dédiés aux salles blanches comme les blocs opératoires dont les filtres sont en  plastique antibactérien, transformant un simple nettoyage par aspiration en un procédé d'assainissement.

Des aliments sous haute-protection

Dans ce secteur, les plastiques antibactériens sont présents sous la forme de films transparents destinés à l’emballage des produits frais comme la viande ou les fruits et légumes. Ici aussi le terme « tueur » prend tout son sens, puisque ce film capture et tue 99,9 % des bactéries dont la désormais célèbre Escherichia coli. Là encore la recherche avance. On commence effectivement à voir apparaître de nouveaux polymères qui ont la particularité de devenir actifs en cas de présence avérée de bactéries. Ces emballages d’un nouveau genre intègrent des microcapsules qui contrôlent le largage des agents antibactériens uniquement lorsque la bactérie entre en contact avec le plastique de l’emballage.

Défendre sa peau !

Si la valeur ajoutée sanitaire des plastiques germicides n’est plus à démontrer dans les secteurs médicaux et alimentaires, elle intéresse aussi d’autres industries comme celle de la cosmétique. Des tubes de rouge à lèvres, par exemple, sont conçus à base de plastique antibactérien. La firme américaine DuPont a mis au point le Taklon®, une fibre de polyester. Douce et souple, cette fibre imite à merveille les soies de sanglier. Elle les remplace avantageusement dans la fabrication de brosses à cheveux et de pinceaux de maquillage pour lesquels elle peut accueillir des agents antibactériens.

Hygiène publiques en tout lieu

Parmi les grandes familles de plastiques figurent les polymères styréniques (dont le polystyrène fait notamment partie). Ceux-ci sont prisés par les industriels pour leurs nombreux atouts, tels que résistance à l’eau, caractéristiques d’isolation thermique et électrique, rigidité, bon rapport solidité-poids qui rend leur transport économique, facilités de production et de recyclage. En 2008, le chimiste allemand BASF incorpore à ce plastique des composés d’argent qui confèrent à sa surface un effet germicide. Cette gamme est baptisée Luran® S BX 13042. L'association de cette propriété antimicrobienne et des qualités de ce polymère ouvre des champs d'application intéressants notamment dans les domaines sanitaires. Citons les sèche-mains, les distributeurs de savon et même l'intégralité des blocs des toilettes publiques.

Des fabricants sont spécialisés dans la conception de périphériques externes destinés aux lieux publics. Ils proposent notamment aux hôpitaux, écoles et administrations, qui accueillent de fortes densités d’usagers, des claviers et des souris dont le plastique est traité avec un additif antibactérien. Bénéfice complémentaire : les boîtiers qui constituent ces éléments sont hermétiques et donc lavables à l’eau.

De son côté, le groupe autrichien Gabriel-Chemie met en avant ses polymères antimicrobiens pour une utilisation optimisée des polyoléfines : polyéthylène, polypropylène... Ces plastiques sont partout présents dans notre quotidien puisqu’ils entrent dans la fabrication d’objets aussi variés que brosses à dents, appareils de climatisation, sièges de toilettes, rasoirs ou téléphones portables.

L'industrie du textile trouve aussi des débouchés

Si les premières applications qui viennent à l’esprit sont d’ordre médical et alimentaire, d’autres plus originales concernent les textiles. Dans les années 1980, on recouvrait les tissus d’agents antimicrobiens afin d’empêcher les microbes de les détériorer trop rapidement. Puis, avec la mise au point et la généralisation des vêtements techniques de sport, l’industrie chimique trouva là aussi le moyen d’enduire d’iode d’argent de façon permanente les fils de polymère, rendant ainsi le tissu actif. Si, aujourd’hui, ces applications ne concernent encore majoritairement que les vêtements techniques de sport, gageons qu’elles vont encore s’étendre dans les sièges de voiture et revêtements de matelas, par exemple, ou se généraliser, dans le cas du rembourrage de casques de moto. 

Le chouchou des sportifs

Ce n’est un secret pour personne, le phénomène de transpiration est lié au développement de bactéries nauséabondes. Pour les vaincre, des microfibres en Nylon ou en polyester ont été traitées avec de l’iode d’argent. Ainsi est apparu le Polygiène®, un tissu parfaitement approprié à la pratique des activités sportives grâce à ses qualités « stretch », respirantes et bien sûr antibactériennes. C’est également ce type de finition que l’on trouve sur de nombreux tapis de sport et autres tatamis.

POUR EN SAVOIR PLUS

www.gabriel-chemie.com
www.molnlycke.com/fr
www.unotron.com