Le grand public y trouve son compte
Comme les pros
Rares sont les sports où les « amateurs » peuvent exercer leurs talents avec un matériel strictement identique à celui des professionnels. Le ski, et toutes ses déclinaisons, ne déroge pas à la règle. Cela va bien au-delà du simple marketing, comme on peut le voir si fréquemment dans d’autres sports. Si vous le souhaitez, vous pourrez dévaler les pentes avec les mêmes skis et chaussures que votre idole. Attention toutefois, ce matériel est ultratechnique et nécessite un niveau de pratique particulièrement élevé sans quoi, le premier virage vous réservera bien des surprises ! Ainsi, les fabricants développent des gammes destinées aux skieurs moins expérimentés. Des skis poids plume donc plus maniables ! Une prouesse réalisée grâce au polyuréthane, un polymère à faible viscosité, qui facilite le moulage du noyau.
On retrouve ce gain de poids et de souplesse dans les chaussures de ski, et plus particulièrement dans celles destinées à la randonnée, au fond ou au freeride. Le Pebax®, un polymère de haute technicité développé par Arkema, répond exactement aux exigences des concepteurs de matériel de sports d’hiver.
Outre sa souplesse, ce thermoplastique haut de gamme est totalement insensible aux froids extrêmes et offre une grande résistance aux chocs et à la fatigue. Sa conception moléculaire autorise des designs innovants afin d’avoir une forme en parfaite adéquation avec la morphologie humaine.
Enfin, une nouvelle technique remporte un vif succès depuis peu : le boot fitting. La souplesse des matériaux plastiques permet de travailler les chaussures de ski pour les adapter à 100 % aux pieds du plus grand nombre.
Coque et chaussons peuvent en effet être déformés durablement après avoir été préalablement chauffés pour mieux épouser les formes des pieds.
Des vêtements plus chauds, plus confortables
Il est loin le temps du « bon vieux » pull en laine. S’il était relativement chaud, il avait un gros défaut : il se gorgeait d’humidité et réduisait d’autant l’apport calorifique. Que reste-t-il de cette glorieuse époque où les plus hauts sommets étaient conquis les uns après les autres ?
Heureusement, pas grand-chose, si ce n’est la façon de s’habiller avant d’aller affronter les grands froids – au mois de février, la température se situe bien souvent autour de -15° à seulement 2 000 mètres d’altitude.
Les adeptes des sports d’hiver le savent, il est inutile de multiplier les couches ; trois suffisent.
La technique de l'oignon
La première couche est dite respirante. C’est elle qui retiendra la chaleur du corps et repoussera l’humidité vers l’extérieur. Dans ce domaine, le polyester s’impose. Il est souvent enrichi d’un élasthanne qui favorise plus de souplesse et un effet « stretch ». Ces sous-vêtements collent à la peau tout en étant assez élastiques pour se faire oublier. La face interne des modèles haut de gamme est même garnie d’un polypropylène qui reste sec au contact de la peau, même en plein effort, grâce à l’efficacité avec laquelle il évacue l’humidité.
La deuxième couche isole. Elle a pour unique fonction d’éviter toute déperdition de chaleur en maintenant autour du corps une enveloppe d'air chaud. C'est cet air emprisonné autour du corps qui constituera une véritable barrière contre le froid. On peut varier l'épaisseur de cette couche pour l'ajuster au mieux à la température extérieure. La laine polaire à base de polyéthylène téréphtalate reste le matériau roi de cette catégorie de produits. Pour les montagnards, il s’agit avant tout d’un vêtement technique aux formes et à l’assemblage complexes, où se mêlent différentes matières en fonction de leur densité et de leurs caractéristiques intrinsèques. Et pour cause, les zones de transpiration ne sont pas uniformément réparties sur le corps humain. Quant à la souplesse, il va de soi qu’elle sera bien plus importante au niveau des articulations comme les coudes. C’est donc là que l’on trouvera le plus d’élasthanne.
Puis vient la troisième couche, le dernier élément lui aussi essentiel. Manteau, veste, ou parka, ils devront être chauds mais également isoler et protéger du vent voire de la pluie. Là aussi, il y a profusion de choix et d’innovations. Partant du principe qu’un bon vêtement technique doit savoir se faire oublier, un important travail est donc fait sur la coupe pour permettre au skieur de gagner en liberté de mouvements. Mais ce n’est pas tout, loin s’en faut. Il y a quelques années sont apparus les Gore-tex, une membrane laminée microporeuse à base de Teflon (PTFE). Un matériau synthétique révolutionnaire bloquant toute entrée d’air de l’extérieur vers l’intérieur en permettant dans le même temps d’évacuer la buée issue de la transpiration. Aujourd’hui, la quasi-totalité des vestes sont à base de Gore-tex et les plus perfectionnées n’ont même plus de coutures afin d’éviter de possibles entrées d’air… Elles sont assemblées par collage et les fermetures sont totalement isolées par velcro.
Nanotechnologies pour vêtement du futur
Les fibres techniques synthétiques n’en sont qu’au début de leur révolution puisque la possibilité d’y intégrer des microcapsules est déjà d’actualité. Ainsi, parions que la prochaine génération de vêtements pourra délivrer automatiquement une dose de sucre, par exemple, via les pores de la peau, pour éviter toute hypoglycémie. Et ce n’est qu’un exemple car, là aussi, l’imagination des fabricants est sans limites dès lors qu’il s’agit de garder une longueur d’avance sur la concurrence.
Quand les plastiques protègent
Certes, les polymères ont permis aux sportifs de nombreux exploits dans des conditions de confort souvent excellentes. Mais, dans la majeure partie des cas, recherche de performances rime avec risque de traumatismes en cas de chutes ou de chocs. Elément essentiel pour protéger, le casque est depuis bien longtemps obligatoire dans toutes les compétitions. Deux éléments principaux le constituent : la coque (en fibres de carbone, de verre ou en polycarbonate) et une mousse de protection en polystyrène qui absorbe les chocs. Ici encore, la parfaite maîtrise des techniques de fabrication permet de concevoir des casques aérodynamiques et aérés. Et que dire des lunettes ou autres hublots, véritables condensés de polymères de différentes natures qui non seulement réfléchissent les UV mais permettent aussi la vision dans le brouillard ? Et tout cela pour une poignée de grammes.
Du ski en toute saison
On commence à en voir au fond des vallées et elles font la joie des mordus de sports de glisse comme le ski et le patin à glace. Elles, ce sont ces pistes synthétiques composées de polymères souvent à base de vinyle. Si les sensations ne sont pas encore exactement les mêmes qu’avec de la vraie neige, elles n’en demeurent pas moins assez proches. Ces pistes synthétiques sont pour le moment encore assez rares, mais les fabricants travaillent d’arrache-pied pour trouver la bonne formule et le bon polymère – celui qui permettra des dérapages du plus bel effet. Ce n’est qu’une affaire de temps et l’on pourra bientôt skier près de chez soi en toute saison, à condition que le relief s’y prête.