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Kayak extrême : adrénaline et fun

Rencontre avec Hannes Aigner, membre de l’équipe nationale allemande de Canoë Kayak et participant à l’Adidas Sickline 2015, le championnat du monde de kayak extrême à Ötztal, en Autriche. (©adidas Sickline / Manuel Arnu)
Kayak extrême : adrénaline et fun
©adidas Sickline / Manuel Arnu
Kayak extrême : adrénaline et fun

Vous venez de participer au championnat du monde de Kayak extrème en Autriche : pourquoi démarrer le kayak extrême ? Est-ce un nouveau challenge pour vous, après avoir remporté la médaille de bronze en slalom aux JO de londres en 2012 ?

En me rendant à l’Adidas Sickline, j’avais une priorité : m’éclater ! Et je dois avouer que je prends beaucoup de plaisir à participer à une compétition sans avoir à slalomer entre des portes.

Quelles sont les différences principales entre le kayak extrême et le slalom ? Qu'est ce que chacune de ces disciplines vous apportent ?

Dans une course comme la Sickline, je n’ai qu’un objectif : descendre la rivière tout droit, le plus vite possible, c’est à-dire à peu près l’inverse d’une course de slalom !
Dans un parcours de slalom, il faut être capable de naviguer et slalomer parfaitement entre les portes suspendues. Grâce à cet entrainement, je suis physiquement au point pour des événements comme la Sickline. Il me manque juste parfois ce sentiment de maitrise de l’eau, comme je peux le ressentir en slalom.

Utilisez-vous les mêmes embarcations en kayak extrême et en slalom ?

Non, les bateaux sont très différents : les kayaks de slalom sont construits en fibre de carbone, ils peuvent tourner très rapidement, ils sont très fins et légers puisqu’ils pèsent au moins 12 kgs. A l’inverse, les bateaux d’eaux vives sont fabriqués avec des plastiques conventionnels comme le polyéthylène : ils sont plus lents et plus volumineux.

Cédric Pawlowski - ©adidas Sickline

Leur taille plus conséquente  est essentielle pour assurer une meilleure flottaison, surtout lors des passages délicats de rouleaux et de chutes. Le poids minimum autorisé pour ce type de course est de 18 kgs.
Pour toutes ces raisons, les embarcations en composite ne sont pas encore autorisées dans cette discipline.

En quoi les plastiques contribuent-ils à la performance des bateaux ?

Les bateaux d’eaux vives doivent être capables de résister aux chocs fréquents contre les rochers : les matériaux plastiques choisis pour ces embarcations sont très robustes. Ils permettent notamment de prendre le départ d’une course comme la Sickline, en dévalant une falaise de 6 mètres sur des rochers … sans casse !
Dans les deux cas, le fait que les bateaux soient fabriqués en matériaux plastiques ou en composite autorise une constante évolution des formes et permet d’atteindre les meilleures performances possibles en terme de vitesse, de résistance et de maniabilité, entre autre. 
Depuis quelques années s’est développée la forme dite « rocker », particulièrement adaptée aux courses en eaux vives.

©adidas Sickline / Jens Klatt

Comme pour les skis, l’avant et l’arrière de la coque sont légèrement relevés, permettant des changements de trajectoires très rapides et facilitant les passages délicats dans les rouleaux. Certaines marques essayent de créer des rigoles sur le pont des bateaux pour faciliter l’évacuation de l’eau et sa fragmentation en plusieurs petites gouttelettes.

Etes-vous personnellement impliqué dans le développement de nouveaux bateaux ?

J’ai déjà développé 2 kayaks de slalom, en collaboration avec un designer de bateau slovaque. Ca m’a beaucoup amusé de pouvoir réaliser et mettre en application mes propres idées.

 

 

Cédric Pawlowski - ©adidas Sickline

Quelles évolutions majeures ont subi les bateaux depuis vos débuts dans cette discipline ?

En ce qui concerne les kayaks de slalom, le changement le plus radical est certainement la modification de leur longueur maximale de 4 à 3,5 mètres il y a plus de 10 ans. Du coup, les bateaux sont devenus beaucoup plus manœuvrables.

Les matériaux en eux-mêmes se sont trouvés au centre des nouveaux développements : la fibre de verre et le kevlar principalement utilisés dans les « anciens » bateaux ont été presque exclusivement remplacés par la fibre de carbone. En conséquence, les bateaux actuels sont plus légers et plus rigides que ceux des générations précédentes.

Et les équipements ?

Les pagaies peuvent être plus ou moins rigides ou flexibles, en fonction de la préférence de l’utilisateur et de la discipline exercée. Elles sont, pour la plupart, composées de pales en fibre de carbone et d’un manche en fibre de verre.Les casques sont de plus en plus performants et adaptés à chaque discipline.

Cédric Pawlowski - ©adidas Sickline

La coque en ABS  amortit les chocs répétés tandis que les mousses EVA à l’intérieur, offrent un excellent confort, une bonne isolation thermique et une protection aux chocs. Et pour finir, des années d’expérience dans la production d’équipements de kayak permettent maintenant de proposer des combinaisons hyper techniques et 100% étanches, indispensables pour le kayak en eaux vives : tissu 4 couches respirant, poignets en latex et joint de cou en néoprène, fermetures totalement imperméables, renforts aux genoux, coudes et siège, pour plus de confort et de résistance aux déchirures.

Cédric Pawlowski - ©adidas Sickline

En haute rivière, de nombreux dangers sont présents, le premier étant le froid : c’est pourquoi le règlement impose soit une combinaison néoprène intégrale, soit un pantalon étanche avec un Kway (ou maintenant des combinaisons intégrales étanches). Soit l’équivalent de plusieurs kilos supplémentaires auxquels s’ajoute le poids d’une paire de chaussures, d’un gilet renforcé notamment au niveau des bretelles (pour secourir une personne dans un siphon par exemple) et d’un casque en norme rivière qui comprend des protège-oreilles et une double protection extérieure.

 

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