Faire plage nette, c'est pas la mer à boire !
C’est au plus fort de la saison touristique que les initiatives qui fleurissent un peu partout en Europe contre la pollution du littoral prennent tout leur sens. L’occasion de faire la tournée des plages, sans oublier de passer systématiquement par la case « poubelle » !
A quand des vacances propres dans toute l'Europe ?
30000 tonnes, telle est la quantité de déchets sauvages collectés et triés, en France, chaque année, grâce à la campagne « Vacances Propres » ! Voilà une belle performance obtenue grâce aux 2,6 millions de sacs poubelles installés dans les sites naturels… Mais un bien triste résultat si l’on considère les milliers de tonnes demeurées sur le terrain. À qui la faute ?
Si l’on en croit les estimations des organisateurs, les fumeurs seraient les plus gros pollueurs, avec 41% de mégots. Viennent ensuite les grignoteurs, avec leurs emballages et récipients, pour 30 %, dont une part notable en plastique… Reste un tiers de déchets divers.
Le littoral et les cours d’eau reçoivent près de la moitié de ces déchets voués à grossir les quelques 540 millions de tonnes présentes dans les océans.
La France n’est pas la plus touchée, en Europe, mais son statut de première destination touristique mondiale et l’étendue de son littoral l’obligent à redoubler d’efforts.
C’est pourquoi « Vacances Propres » entend jouer un rôle moteur dans le réseau « Clean Europe Network » (Réseau Européen de la Propreté) créé, avec une vingtaine d’associations, en mars dernier.
«Rien par-dessus bord, tous mes déchets au port !»
Nouveauté cette année, Vacances propres lance l’opération « Je navigue, je trie » destinée aux plaisanciers de 25 ports fluviaux et maritimes de Méditerranée et de la côte Atlantique. Son objectif : lutter contre l’abandon des déchets en milieu aquatique et inciter les plaisanciers au tri sélectif, qu'ils naviguent en mer ou en rivière. 40 000 cabas de tri pour les déchets recyclables et des sacs poubelles pour les autres seront distribués aux plaisanciers pour leur permettre de trier et de rapporter tous leurs déchets au port.
Des actions tous azimut dans le sillage de «Marinelitter Solutions»
Les tourbillons océaniques où s’accumulent les déchets plastiques suffisent à démontrer que ce problème planétaire appelle des solutions globales. Forts de ce constat, une cinquantaine d’acteurs mondiaux de l’industrie du plastique réunis à Hawaï, en mars 2011, ont signé une «Déclaration commune », assortie d’objectifs concrets pour endiguer ce flux de déchets marins.
L’année suivante, le premier bilan dressé à Miami recensait plus de cent projets lancés à travers le monde, dans le cadre du réseau Marine Litter Solutions
Les jeunes et les vacanciers sont les publics privilégiés des opérations dédiées à la protection des côtes européennes. Ils sont le fer de lance de la campagne « Vacances propres » qui veillent depuis 40 ans sur tous les sites naturels de l’Hexagone. Mais les inconditionnels du Grand Bleu doivent aussi saluer l’effort des milliers de volontaires des pays méditerranéens qui participent, chaque années, au nettoyage de leur plage, dans le cadre de l’opération « Clean-up the Med ».
En Espagne, la Fondation Ecomar et l’Association Cicloplast pour le recyclage des plastiques misent, quant à elles, sur l’enthousiasme des marins en herbe embarqués dans les ateliers thématiques de leurs clubs nautiques. Une expérience concrétisée, chaque année, par l’édition d’un nouveau Cuaderno de Bitácora, véritable bible du jeune navigateur écolo.
Initiatives océanes, la griffe des surfeurs
En 1990, à Biarritz en France, quelques surfeurs réunis autour du triple champion du monde Tom Curren, décident de s’engager dans la sauvegarde de l'océan, du littoral… Et des vagues ! Leur modèle, la Surfrider Foundation créée 6 ans plus tôt à Malibu a fait ses preuves. Cocktail de high-tech et d’écologie, la californian way of life fera leur succès. Avec le concours des people de la glisse comme Joël de Rosnay ou Bixente Lizarazu, les Surfriders de la côte basque ont fédéré un réseau de bénévoles capables de mobiliser des milliers de sympathisants pour des opérations de sauvegarde du littoral. Evénement emblématique de cette ONG, les Initiatives Océanes assurent la promotion, depuis 18 ans, d’opérations de sensibilisation environnementales couplées à des actions concrètes de nettoyage des plages, berges ou fonds marins. Au 1er semestre 2013, le compteur affichait près de 1200 opérations en cours ou achevées. Avis aux amateurs, cet été !
Stopper la perte de granulés pour consoler les sirènes
Bien que la majorité des plastiques rejetés en mer soient des déchets liés à nos mauvaises habitudes de consommation, un dixième environ n’ont jamais transité par un caddy. Appelés de façon très poétique « larmes de sirène », les petits granulés dispersés au cours du processus de transformation des matières plastiques sont une véritable plaie. Moins par la quantité que par leur comportement aussi volatil que diffus, notamment dans les milieux aquatiques !
Mêlés au flux des déchets marins, ils entrent d’autant plus facilement dans la chaîne alimentaire qu’ils sont petits et semblables à des nutriments… Ils finissent par s’accumuler dans l’estomac des prédateurs comme les oiseaux marins, entraînant ainsi la dénutrition et, à terme, la mort par inanition.
Convaincus que le confinement de ces granulés hors des milieux naturels relève de la responsabilité des entreprises, les associations de la filière plastique ont lancé l’Opération Clean Sweep à l’échelle internationale.
Objectif : pousser les industriels et les opérateurs de la chaîne logistique à adopter une méthode conçue pour empêcher la perte de granulés dans les milieux aquatiques.
Engagée depuis quelques années en Amérique du Nord puis en Grande-Bretagne, cette opération a été lancée en France en septembre 2012 et devrait s’étendre à d’autres pays européens.
POUR EN SAVOIR PLUS
www.vacancespropres.com/
http://fundacionecomar.org/
www.cicloplast.com/
www.marinelittersolutions.com/
www.opcleansweep.fr/