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Las plastiques font leur cinéma !
Forts de leur talent protéiforme, les plastiques règnent sur les plateaux et dans les coulisses des studios. Maquillages, costumes, décors, accessoires… Partout où s’exerce l’art du trompe-l’œil, ils offrent une doublure idéale à la plupart des autres matériaux. Un rôle dans lequel, même les images de synthèse ne sont pas parvenues à les détrôner.
Las plastiques font leur cinéma !
Las plastiques font leur cinéma !

Des matériaux essentiels aux accessoires

Polymères en cascade

Les films d’action font toujours sensation. Mais si les cascadeurs réussissent toujours à nous séduire, c’est grâce aux matériaux Expandables qu’ils utilisent. Sauter, chuter au cinéma sont des activités qui demandent de la technique, une maîtrise des effets spéciaux mais également de bons matériaux. Pour se protéger et toujours se relever après être tombés, les cascadeurs doivent être protégés. 
Pour ce faire quoi de mieux que les polymères. Les protections dorsales utilisées pour réaliser des cascades physiques périlleuses sont notamment fabriquées à partir de plaque de polypropylène pour l’armature tandis que l’élément amortisseur est souvent en polyuréthane expansé pour un maximum de confort et de sécurité. Mais les cascadeurs ne font pas que chuter il leur arrive aussi parfois de sauter de plus de 10 mètres de haut, ce qui nécessite souvent d’avoir un bon coussin de réception.

Ces airbags professionnels sont généralement fabriqués à partir d’un tissu-film polymère stratifié, le plus souvent en polyamide afin d’assurer au cascadeur une réception ultra-sécurisée.

Du carton-pâte au plâtre polymère

Décor en carton ou tournage en studio, aujourd’hui l’époque de Maciste est révolue. Ce qui a changé ? Les matériaux ! Après les années 1950, les techniques de construction des décors de film ont évolué rapidement grâce aux progrès de l'industrie chimique. On a commencé à employer des agglomérés, des plastiques et de nouvelles peintures séchant très vite. 
Dès les années 70, des matériaux comme le polystyrène expansé et les résines thermoformées remplacent définitivement les décors en carton-pâte des péplums. Aujourd’hui, les décors sont souvent en plâtre polymère, à base de gypse et de latex. Ce matériau permet de créer des décors ou des accessoires ayant l’aspect de la pierre, mais avec une fabrication bien plus légère. Ce matériau permet d’obtenir des décors bien plus ressemblants que ceux d’antan. De plus, il résiste au feu et à l’eau autorisant ainsi, un tournage hors du studio, même sous la pluie !

Le plastique, on s'en fait tout un monde

Plutôt que de reconstruire grandeur nature les éléments du décor, certains réalisateurs préfèrent construire des modèles réduits.
C’est le cas de la saga Star Wars où la plupart des différentes planètes étaient réalisées sous forme de maquettes, créées en polystyrène, grâce au moulage par injection ou encore en résine, par le biais du thermoformage. 
Elles comportent souvent des éléments composés d’autres matériaux comme le caoutchouc, utilisés pour certains détails difficiles à reproduire en plastique moulé.
Par exemple, la planète d'Utapau où l'Ordre Jedi aurait été fondé, est en réalité une énorme maquette de 10 m de diamètre.
Pour les besoins du tournage, elle a été sciée en deux pour permettre l'évolution simultanée de deux équipes de techniciens.

 

L’équipe fabriqua aussi des milliers de litres de lave artificielle à l'aide d'un polymère naturel, à base de polysaccharides, utilisé dans la préparation des milk-shakes.
Répandue dans la maquette, cette mixture produisit une coulée de lave de 1,30 m de large. Les acteurs, filmés sur fond vert, furent intégrés, a posteriori, aux images de la maquette.

Plastiques, Monstres et Cie

Pionnier de l’animatronique Carlo Rambaldi, le père de E.T.,  a débuté à Cinecitta dans les décors en carton-pâte où il introduit les matières plastiques.
En 1957, à peine débarqué de Ferrare, il sauve la mise au réalisateur du Chevalier Blanc, une série B inspirée de la légende de Siegfried, en créant, en 2 semaines, un dragon mécanique de 14 mètres en bois recouvert de tissu et de mousse de latex.
Après nombres de péplums et autres nanars, son génie le conduira à Hollywood pour créer, en 1979, l’horrible Alien de Ridley Scott puis le gentil E.T. de Spielberg, à partir d’infrastructures métalliques recouvertes d’épidermes en polyuréthane.

En 1991, Rambaldi comme ses collègues américains, Rick Baker et Robin Bottin, le créateur du premier Robocop en fibre de verre et mousse caoutchouc, a du s’imaginer que le Terminator 2 tout numérique, sonnait le chant du cygne de la profession.

Jusqu’à ce que, deux ans plus tard, Spielberg, hésitant entre animatronique et images de synthèse, décide de combiner les deux approches pour le T-Rex de Jurassic Park.

Dans le verre du décor

Bruce Willis marchant pieds nus sur des éclats de verre pour échapper aux nervis de l’odieux Gruber. Ça vous rappelle quelque chose ? Piège de cristal, le film où on casse plus de verre que dans un banquet de cosaques. Coût en destruction et blessures de ces scènes pleines de dangers ? Uniquement celui de la résine polyuréthane utilisée. Pas besoin de fakir pour les jouer, avec du faux sang sur les pieds, Bruce s’en sort haut-les-mains ! 
Conçue pour se briser à l’impact, cette résine indispensable aux cascades et aux effets spéciaux s'est imposée comme le matériau idéal de nombreux objets destinés à être cassés : fausses vitres, bouteilles, verres et autres. Transparente comme du verre ou teintée, elle est parfois utilisée en grande quantité sur les plateaux. La palme revient à l’agent 007, entré dans le Guiness des record, pour avoir brisé, dans l’Ice Palace de Meurs un autre jour, 6 tonnes et demie de résine polyuréthane.

Des combats sans armes fatales  

Avec le péplum, nouvel mouture, les films de cape et d’épée ou l’héroic fantasy, les maîtres d’armes et les accessoiristes disposent d’un formidable registre pour exercer leurs talents, selon les lois de la guerre au cinéma : réalisme, confort et sécurité. D’où le recours fréquent à des matériaux très anachroniques.
Dans Gladiator, par l’exemple, Commode et Maximus combattent avec une cuirasse recouverte de cuir. Mais l’une est en caoutchouc, l’autre en mousse de latex. Fabriquées en plusieurs exemplaires et en plusieurs versions - propre, boueuse, maculée de sang - ces armures équipaient aussi les doublures des acteurs, selon les situations.  
Pour le Jeanne d’Arc de Luc Besson, César 2000 du meilleur costume, la société Mediev´art, spécialisée dans les composites à matrices organiques, a fabriqué une pléthore de casques et d'armures en fibre de verre et résine polyester métallisée.

Armurier de nombreux blockbusters hollywoodiens, l’atelier néo-zélandais Weta a fabriqué plus de 15000 armes blanches. Il a ainsi pu fournir à chaque combattant de Narnia plusieurs modèles adaptés à sa morphologie. Des épées, aussi lourdes que les armes médiévales, en acier forgé, avec des lames gravées et des pommeaux en bois précieux pour les gros plans où les acteurs doivent adopter des postures réalistes. Des copies, moins dangereuses, en aluminium avec des pommeaux en uréthane, pour tourner plusieurs prises, en plan large, sans se fatiguer. Sans oublier les épées, arbalètes et autres masses d’armes en uréthane souple qui permettaient aux cascadeurs de se déchaîner sans risques.

Les polymères font la pluie et le beau temps

Pas facile de tourner en extérieur ! Sauf que parfois les conditions climatiques difficiles font partie du scénario.
Que faire alors pour éviter la galère ? Miser sur les polymères ! Pour recréer un temps voilé, un ciel orageux ou carrément un ouragan, un aquarium suffit. Un peu d’eau salée, d’eau douce, rajoutez un mélange de latex dilué à de la peinture et le tour est joué ! Grâce à la différence de densité, vous obtenez les nuées recherchées. Il ne reste plus qu’à les filmer !

 

De la même manière, il n’est plus nécessaire de passer deux heures à faire 35 prises dans le froid, près du cercle polaire, pour filmer une scène dans la neige. La plupart des flocons qui tombent sur nos écrans sont en polyéthylène. L’aspect est parfois peu réaliste, comme dans Edward aux mains d’argent !
C’est pourquoi on utilise généralement un procédé à base de polymère super-absorbant (SAP) les mêmes que ceux utilisés dans les couches pour enfants. Grâce à la pression osmotique, le grain des polymères gonfle et forme un gel translucide qui ressemble trait pour trait à de la neige.

 

Les résines font la fortune des produits dérivés 

Des accessoires et décors de ciné aux figurines et autres produits dérivés, le pas est vite sauté. Georges Lucas l’a bien compris et grâce aux jouets de la série Star Wars il fait encore des bénéfices aujourd’hui. 
Les vaisseaux spatiaux conçus pour les films ont été fabriqués dans les ateliers de modélisme de Lucas Film. La plupart possèdent des ossatures en bois recouvertes de feuilles de plastique ou de plaques de composite (en résine époxy et fibre de verre). De petites pièces de plastique collées sur les coques des vaisseaux ajoutent les détails indispensables à la touche de réalisme. 
Une fois le film tourné, le business des produits dérivés assure la promo tout en augmentant les royalties grâce aux répliques et aux maquettes à assembler. 
De la même manière, les héros de Star Wars ont lancé la mode des figurines de collection, articulées ou statiques, en PVC ou résine polyester.

Sabre-laser et polymères

L’histoire des sabres lasers de Star Wars recoupe celle des polymères. Les premiers n’étaient que de simples bâtons pour lesquels l’effet lumineux était recréé par la rotoscopie. 

Rien de bien époustouflant, sauf à l’écran ! Dans le Retour du Jedi, les lames brillantes devinrent des baguettes de carbone. Puis au fil du temps, des progrès et des changements, les poignées furent usinées en résine et tubes d’aluminium, avant d’être remplacés ensuite par des fibres de carbone spécifiquement élaborées pour le film. 

Ces accessoires furent renforcés car ils cassaient souvent durant les scènes de combat. Mais si les sabres lasers originaux n’étaient que des jouets en plastiques, de vrais sabres lasers devraient d’ici peu voir le jour.

 

En effet, la société américaine Wicked Laser, spécialisée dans la fabrication de lasers, a réalisé un sabre laser, doté d'une poignée et d'une lame en polycarbonate, comme ceux de Star Wars. Georges Lucas était un visionnaire. Grâce au plastiques, ses idées sont en passe de se réaliser !

POUR EN SAVOIR PLUS

Crédit photo de la home page :  Leonardo Cruciano Workshop

 

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