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Les plastiques tracent la route
L’automobile est, avec les autres modes de transport, en première ligne dans la lutte contre les émissions de CO2 et la surconsommation d’énergie fossile. Une seule solution : l’allègement des véhicules... Un défi que les plastiques s’efforcent de relever.
Les plastiques tracent la route
Les plastiques tracent la route

Une plastique impeccable pour les nouvelles citadines

Transparence et légéreté, avec les vitrages organiques

L’extension continue des vitrages automobiles est difficile à concilier avec le poids du verre minéral. C’est pourquoi, en dehors des pare-brise et des vitres coulissantes où il s’impose encore, les constructeurs misent désormais sur les verres organiques pour satisfaire notre passion de la transparence. Certains comme Daimler, Seat ou Honda privilégient le polycarbonate. Longtemps cantonné aux optiques, il a désormais sa place dans les toits transparents et les custodes  de leurs modèles. Le moulage par injection et le traitement « plasma » de ce polymère permet de réaliser des vitrages de forme complexe qui résistent aussi bien aux chocs qu’à l’abrasion.
Ils font même leur apparition dans les vitrages arrière avec des formulations qui permettent désormais d’intégrer par impression le système de dégivrage ou des antennes voire une coloration qui réduit le rayonnement infrarouge, principal facteur de réchauffement de l’habitacle.

Twizy, le mini-car aux prétentions panoramiques

Eternel rival des polycarbonates, le verre acrylique n’est pas en reste… Et entend bien se faire aussi une place au soleil dans les vitrages des nouveaux modèles soumis au régime « carbon light ».
Dernier né d’Arkema, l’Altuglas ShieldUp a été sélectionné pour la fabrication du toit panoramique du bi-place électrique Renault Twizy. 
Et pour cause ! Cette résine acrylique issue d'un procédé de polymérisation contrôlé à l'échelle nanométrique par l’adjonction d’un élastomère affiche des qualités de résistance et de transparence sans comparaison avec un PMMA (polyméthacrylate de méthyle) standard, tout en conservant ses atouts d'origine : l’insensibilité aux UV et un poids plume, 50 à 60 % plus léger que le verre.

Par sa légèreté, son utilisation dans les vitrages permettait ainsi d’accroître l’autonomie du véhicule. 
Autre argument décisif : il ne requiert aucun vernis de protection, sauf pour des éléments particuliers comme les déflecteurs latéraux où la réglementation l’impose.

Retour vers le futur avec les plastiques

Pour reconquérir les villes et le cœur des citadins, l’automobile se pare des attributs de la mobilité durable : moteur électrique, encombrement minimum et, si possible, autopartage…  Bref, un cahier des charges qui impose, avec la légèreté, une approche minimaliste en matière de design et d’équipements.  Très stimulantes cependant, ces contraintes inspirent finalement des véhicules aux formes atypiques dont la fabrication fait appel à des solutions jusque-là réservées aux véhicules de loisir ou sans-permis.
Ainsi après avoir retenu une solution mixte aluminium-ABS pour sa Bluecar destinée au réseau parisien Auto Lib, Bolloré a adopté une carrosserie intégrale ABS/PMMA teintée dans la masse pour son dernier modèle de citadine électrique Bluesummer à l’allure très Seventies.

C’est cette résine acrylique multicouche qu’a également sélectionné Toyota, pour son tricycle futuriste i-Road, destiné lui aussi au marché de l’autopartage. 
La start-up Eon Motors a été plus audacieuse encore, avec sa Weez 3 places. Avec son habitacle plastique thermoformé monté sur un châssis en nid d’abeille composite, ce véhicule électrique sans-permis pèse moins de 250 kg à vide. 
Mais la palme de l’originalité et de la sobriété revient sans doute au surprenant tricycle belge E-Car 333 proposé en 6 versions différentes. Avec sa carrosserie en lin stratifié posé sur un châssis en acier recyclé et un bas de caisse en plastique recyclé, il offre, grâce à sa batterie Lithium-Polymère, une autonomie de 150, 200 ou 300 km, suivant les motorisations.

Une nouvelle résine pour séduire les constructeurs

Total investit dans le développement de solutions innovantes correspondant à ses activités liées au secteur automobile : carburants, matières plastiques, adhésifs, joints d'étanchéité, traitements de surface... 
Le point d’orgue de cette stratégie est la présentation du concept-car « Bio-TPSeal » conçu par les ingénieurs de sa branche Raffinage-Chimie. Ce genre d’opération destinée à tester les tendances et les innovations avant la mise en marché d’un véhicule, est évidemment inédite chez un pétrolier. En réalité, elle vise d’abord à promouvoir, auprès des constructeurs et des équipementiers, les atouts de sa résine Bio-TPSeal, mélange d’acide polylactique (PLA) bio-sourcé et de polyéthylène (PE).

La carrosserie du concept-car réalisé avec ce copolymère entend démontrer qu’on peut désormais concevoir des véhicules rigides, légers et solides, sans châssis ni renforts métalliques, sur la base de deux coques rotomoulées destinées à recevoir tous les autres éléments fonctionnels du véhicule. Autre avantage, cette carrosserie 100% plastique pèse moins de 85 kg, alors qu’une structure métallique équivalente en pèserait plus de 300. Testé, le prototype a satisfait aux normes de résistance aux chocs. 
Le polymère offre par ailleurs une grande liberté de formes et de finitions, par teinture dans la masse ou peinture. Et, pour finir sur une touche verte, il est facilement recyclable.

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