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Les plastiques tiennent la route
C’est un fait acquis, l’avenir de l’industrie automobile européenne passe par l’innovation. Objectif : construire des véhicules plus sûrs, plus légers, meilleurs pour l’environnement, plus intelligents, plus… Un défi rendu possible notamment grâce aux performances toujours croissantes des plastiques.
Les plastiques tiennent la route
Les plastiques tiennent la route

Protéger les occupants et... la planète

Sécurité passive, sécurité active

Nous le savons maintenant, les plastiques contribuent largement à la perte de poids des véhicules modernes. Une question se pose toutefois : n’est-ce pas au détriment de la sécurité ? En cas de choc, une voiture légère est-elle aussi sûre qu’une voiture lourde ? Rassurez-vous, les plastiques jouent là aussi un rôle important dans le domaine de la sécurité passive comme active. La sécurité passive, ou plus précisément sécurité palliative ou secondaire, concerne l'ensemble des éléments qui, par leur présence ou leur fonctionnement, peuvent minimiser la gravité d'un accident. La sécurité active, dite aussi sécurité préventive ou primaire, est constituée de l’ensemble des éléments liés au véhicule qui, par leur présence ou leur fonctionnement, peuvent éviter qu’un accident ne se produise.

Comme dans un cocon

Place à l’un des premiers éléments qui furent rendus obligatoires dès les années 1970 : la ceinture de sécurité. Cette dernière est tissée avec des fils de fibre polyester particulièrement adaptés pour leur résistance à la traction et donc à la déformation. On estime que la ceinture de sécurité réduit d’environ 50 % le risque de décès d’un passager occupant le siège avant d’un véhicule. Quant à l’airbag, star des années 1990, il est fabriqué en Nylon et sauve 30 % de vies supplémentaires.

 

 

Les plastiques vont au casse-pipe

Rappelez-vous ces voitures que l’on croisait une trentaine d’années en arrière. Un châssis en acier rigide, des pare-chocs chromés et éventuellement des bananes en caoutchouc censées absorber l’énergie produite par un choc. Résultat, en cas de collision, la décélération était telle que, trop souvent, elle était fatale aux passagers. Les matériaux plastiques ont permis ici aussi de sauver un nombre impressionnant de vies. Prenons le bouclier : cette enveloppe de polypropylène est conçue pour dissiper, à basse vitesse, l’énergie qu’il reçoit en le déformant de façon réversible. En revanche, en cas de choc à plus grande vitesse, la déformation n’est plus élastique mais plastique, c’est-à-dire irréversible. En contact avec le bouclier, la structure du châssis est élaborée pour se déformer en accordéon et absorber un maximum d’énergie cinétique, et donc protéger l’habitacle et ses occupants.

Le piéton n’est pas oublié, car la forme du bouclier est étudiée pour dissiper au mieux l’énergie du choc et pour que le point d’impact se situe au niveau du bas de ses jambes, une zone ne comportant pas d’organes vitaux. De plus, le polypropylène entrant dans la composition de cet élément de carrosserie casse de façon non coupante, évitant ainsi d’aggraver les blessures.

Les artisans aussi lui disent merci 

La sécurité concerne aussi les artisans, et plus particulièrement leurs véhicules utilitaires. Les jours sont comptés pour les aménagements souvent constitués de planches de contreplaqué. Lors d’une collision, effectivement, le bois éclate, et ce sont alors des centaines d’échardes qui sont projetées dans l’habitacle comme autant de flèches. L’Union européenne s’intéresse de près à ce problème et pourrait rendre obligatoire, dans les mois à venir, les aménagements en plastique. Autre avantage de ce matériau, le poids plus léger des polymères, donc une plus faible consommation et moins d’émission de CO2.

Après la casse

L’objectif imposé par l’Union européenne est de taille. En effet, à partir du 1er janvier 2015, le taux de réutilisation et de valorisation des véhicules hors d’usage sera porté à un minimum de 95 % par véhicule et par an.
Le taux de réutilisation et de recyclage de ces véhicules sera porté à un minimum de 85 % par véhicule et par an, autorisant ainsi 10 % de valorisation énergétique. Des chiffres largement revus à la hausse puisque aujourd’hui ces taux sont respectivement de 85 % et de 80 %.
L’objectif sera-t-il atteint ? Difficilement, affirment les constructeurs, mais ce n’est pas irréaliste. Cela dit, le recyclage est une préoccupation majeure de la filière automobile depuis déjà une vingtaine d’années, et la plupart des constructeurs n’ont pas attendu les directives européennes.

 

En effet, plus de 5 % des plastiques utilisés dans un véhicule proviennent actuellement de matières recyclées, et ce chiffre devrait croître dans les années à venir. Il y a encore dix ans, la masse des plastiques recyclés représentait 0,5 % de la masse totale d’un véhicule. Elle frôle aujourd’hui les 10 %.

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