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Très chics plastiques
Les plastiques gagnent chaque année un peu plus leurs lettres de noblesse. Designers et autres créateurs se sont emparés de ces matériaux à l’esthétique souvent exceptionnelle. Facilité de mise en œuvre, effets de matières, de brillance, robustesse, etc., autant d’arguments qui font leur succès.
Très chics plastiques
Très chics plastiques

Galerie de stars

Matériaux hi-tech par excellence, les polymères prennent aussi une connotation « luxe ». Les fabricants n’ont plus honte de les afficher et commencent même à communiquer sur leurs fabuleuses qualités. Les plastiques sont maintenant considérés comme une matière à part entière. Ni pis-aller, ni ersatz, ni roturiers au pays des matières nobles… Leurs formidables performances aiguisent l’imagination des designers de renom qui n’hésitent plus à les utiliser pour sublimer leurs œuvres. Et lorsqu’ils s’associent aux ingénieurs plasturgistes les plus pointus, le résultat est très proche de la perfection.

Cultissime plastique !

Dans les décennies 1950-1960, certains designers innovent en s’appuyant sur les matières plastiques. La fameuse chaise S de Verner Panton, le fauteuil Globe de Saarinen ou encore la télévision Téléavia que l’on doit à Roger Tallon deviendront très vite des icônes de ces années-là. Longtemps réservés à une élite avant-gardiste, pour ne pas dire nantie financièrement, ces objets trôneront fièrement dans les salons. Une tendance qui se confirme encore aujourd’hui avec des produits courants qui, parions-le, deviendront cultes dans les années futures, comme les aspirateurs Dyson ou encore certaines cafetières et robots multifonctions.

 

A tout seigneur, tout honneur

Tout le monde connaît cette marque de maroquinerie de très grand luxe, célèbre pour ses malles brunes et beiges marquées du sigle LV, les initiales du fondateur. Ce que l’on sait moins, c’est qu’une très grande partie de sa production est faite en plastique. Les fameux portefeuilles sont effectivement fabriqués à partir d’un matériau que les services marketing de la marque ont baptisé « toile monogrammée en polychlorure de vinyle », un matériau mieux connu sous les initiales de PVC. Est-ce indécent pour autant ? Ce qui fait la valeur ajoutée de la marque tient plus dans l’originalité des designs, dans la finesse de l’assemblage et bien entendu dans l’image qu’elle véhicule.

Il en est exactement de même pour cette autre icône du luxe très réputée pour la fabrication de ses stylos. Sur le catalogue de cette marque à l’étoile blanche, vous trouverez que le corps des stylos est réalisé en « résine précieuse ».

Une résine qui est en fait de la Bakélite, laquelle, une fois polie, étincelle de mille feux en jouant la carte de ses reflets.

Kartell, la magie du plastique 

C’est aussi par le meuble que les plastiques allaient aborder le monde du luxe. Certes, leurs infinies possibilités de moulage y étaient pour beaucoup, mais dans les années 60, la haute couture, la joaillerie, la mode, etc. regardaient encore de haut ces matériaux de synthèse ! Il n’empêche que l’audace de quelques designers allait peu à peu imposer les polymères. Figure de proue de ce mouvement, l’Italien Giulo Castelli, fondateur de la société de design mobilier Kartell. Le plastique, Castelli le revendique ! Cet avant-gardiste est avant tout un passionné d’innovations technologiques. Dès le départ, il demande à des industriels du plastique de trouver de nouveaux matériaux adaptés à la fabrication de meubles en série. Ces derniers, toujours soucieux de trouver de nouveaux débouchés, joueront le jeu. Au vu du succès, ce jeu en valait vraiment la chandelle ! Design novateur et amélioration des techniques de fabrication : le mélange est détonnant !

Aujourd’hui encore, Kartell est à la pointe de ce qui se fait de mieux dans le domaine. C'est encore à lui que l’on doit les premières chaises en plastique translucide, le premier canapé en plastique industriel, l’injection au gaz, la soudure de coques au laser ! Reconnue mondialement, cette entreprise est l’une des rares à avoir eu les honneurs d’une exposition au prestigieux MoMA de New York. Pour de nombreux designers, être retenus par Kartell est considéré comme une reconnaissance de leur travail.

 

Et maintenant la Haute Couture !

Paco Rabanne est moins seul ! Née avec les plastiques et surtout formée dans des écoles qui désormais mettent en valeur les fibres synthétiques, la dernière génération de créateurs n’a plus de complexe. Chefs de file de ce mouvement, que certains nomment mode conceptuelle : Rie Hosokai et Tasashi Kawada, deux Japonaises, et Iris Van Herpen, une Néerlandaise. Les premières créent des robes avec pour seuls matériaux l’air et un peu de plastique, ce qui donne à leur création un résultat d’une légèreté époustouflante, pleine d’élégance, de grâce et de finesse. Quant à la jeune Iris Van Herpen , elle déclare puiser son inspiration dans le corps humain et ses réseaux de vaisseaux. Ses vêtements sont d’une très grande complexité, et aucun autre matériau que les plastiques ne pouvait satisfaire sa créativité.

 

Ses modèles ont convaincu des artistes aux personnalités aussi extravagantes que Björk et Lady Gaga qui n’ont pas hésité à lui donner un coup de pouce en participant à des défilés. Quand on connaît le court chemin entre la haute couture et le prêt-à-porter, misons que d’ici peu des déclinaisons de ce type de robes feront leur apparition dans les chaînes de grande distribution.

Bien loin de la méduse

En attendant le prêt-à-porter de luxe, les fabricants comme le brésilien Melissa, ont réussi à créer un véritable engouement autour de leurs chaussures – ballerines, escarpins, spartiates – toutes en PVC ! Et pas n’importe lequel puisqu’il est recyclé et… recyclable. Même s’il ne s’agit pas à proprement parler de luxe, des créateurs comme Thierry Mugler, Jean Paul Gaultier ou encore la fantasque Britannique Vivienne Westwood ont signé plusieurs modèles de la marque.

Melissa a su se démarquer de l’image pas toujours valorisante du PVC en utilisant sa capacité à se souder en prenant n’importe quelle forme et couleur. Il existe même un modèle parfumé à la fraise composé de microcapsules directement incorporées dans la matière.

 

Comme quoi, le tout est d’oser s’affranchir des idées reçues. Serait-ce enfin dans l’air du temps ? Les nouveaux créateurs ne tarderont pas à nous le dire, surtout que nombre de matériaux proposés par l’industrie plastique n’attendent qu’à trouver de nouvelles applications.

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