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L’upcycling : le recyclage éthique et esthétique
Depuis quelques années, un terme anglo-saxon a fait son apparition dans notre vocabulaire, sans que l’on sache exactement à quoi il se réfère : l’Upcycling, un phénomène tendance, présent aux 4 coins de la planète.
L’upcycling : le recyclage éthique et esthétique
L’upcycling : le recyclage éthique et esthétique

Les précurseurs : les pays en voie de développement

De tout temps, les artistes des pays en voie de développement, et notamment africains ont su magnifier les plus banals des objets. Récupérer ce qui ne sert plus, valoriser ce qui est fait main, recycler ou retraiter des matières à partir de déchets … les exemples sont nombreux d’artistes, d’associations, de collectifs qui ont intégré l’Upcycling dans leur vie de tous les jours et qui ont su mettre en avant leur savoir-faire local et traditionnel.

Des sacs issus des poubelles

A Accra, capitale du Ghana, les rues sont jonchées des petits sachets en plastique, comme partout en Afrique. Ces sachets vendus dans les boutiques ou à la sauvette dans la rue servent de récipients pour boire l’eau. Très bon marché et pratique, ils sont jetés par terre tout de suite après leur utilisation. 

C’est alors qu’un entrepreneur anglais, Stuart Gold eut l’idée de fonder une ONG dans le but de nettoyer les rues, les arbres et cours d’eau de ces sachets et créer par la même occasion de l’emploi pour la population. Ainsi est né « Trashy bags » qui fabrique aujourd’hui 350 modèles de sacs, porte-monnaie, imperméables … produits à partir des quelques 20 millions de sachets collectés. Trashy Bags encourage les citoyens à leur rapporter les sachets usagés, moyennant 2 £ les 1000 sachets.

Les sachets sont lavés, séchés, aplatis, découpés et finalement assemblés par une soixantaine de tailleurs pour prendre leur aspect final, des accessoires de mode trendy, colorés et uniques. 

A ce jour, Trashy Bags exporte ses pièces vers le Japon, l’Allemagne et le Danemark.

Plastique et sable chaud

Florie Salnot, lauréate du concours Coca Cola du design durable 2010 travaille depuis 2 ans sur une technique prometteuse.
Grâce à la collecte de bouteilles plastiques et à l’utilisation du sable chaud, Florie s’attache à mettre en lumière des techniques simples, à vocation humaine et sociale, via la conception de bijoux, de sacs et de tapis.

Afin que son projet puisse voir jour, Florie est partie dans le désert algérien afin d’exploiter des matériaux disponibles sur place : les bouteilles usagées et le sable chaud. Ce sont des groupe de femmes du peuple sahraoui qui tissent les fines lamelles de plastique découpés afin d’obtenir toutes sortes de formes géométriques. Le tout est immergé dans du sable brûlant où le plastique se fige. Le bijou est alors quasiment prêt à être porté.

Son but est atteint : créer de la valeur et raviver les traditions artisanales d’un peuple oublié et d’une région du monde très aride.

Luxe et ONG main dans la main

La maison Yves Saint Laurent collabore avec les femmes de l’association « Gafreh » du Burkina Faso. Une initiative éco-responsable qui combine le savoir-faire de maroquinerie d’Yves Saint Laurent avec le travail artisanal des femmes de l’association. Elles ont mis au une technique unique permettant la création d’un textile à partir de sacs plastiques usagés et de coton tissé.

De ce rapprochement entre deux univers à 1000 lieues l’un de l’autre est né un très beau sac, le « Muse Two Artisanal ». Edité à 60 exemplaires, il sera réservé à quelques happy few…

Pour tous les autres, on peut trouver toutes sortes de sacs et autres accessoires plus réussis les uns que les autres sur le site de l’association « les filles du facteur ».

POUR EN SAVOIR PLUS

www.trashybags.org
http://floriesalnot.com/
http://fillesdufacteur.typepad.com/
http://www.gafreh.org/

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