«Commençons par réutiliser les emballages encore utiles avant de nous en débarrasser !»
Qui êtes-vous Graeme Glen ?
Je suis un Canadien d’origine écossaise installé, à Hokkaido, au Japon depuis 20 ans. Avant de créer le Waterbean, j’ai consacré la majeure partie de ma carrière professionnelle à concevoir et à développer de nouveaux produits alimentaires surgelés, notamment des sushis, à partir de procédés dérivés des techniques médicales de cryoconservation.
A quoi sert le Waterbean ? Et comment fonctionne-t-il ?
Le WaterBean est un système de traitement de l’eau composé d’une gaine flexible chargée d’un bâtonnet. L’une, rechargeable et utilisable longtemps, est en polypropylène. Quant à la recharge destinée au traitement de l’eau, elle est composée de charbons actifs de coco enveloppés dans un non tissé synthétique.
L’originalité de ce mode de traitement de l’eau est que, contrairement la plupart des autres, celui-ci est plongé dans le liquide et agit, non par percolation, mais par adsorption. Ce phénomène, à ne pas confondre avec l’absorption, est celui par lequel des substances en suspension dans un liquide se fixent sur une surface solide.
Fondé sur ce principe, le WaterBean est particulièrement efficace pour retenir le chlore et retenir, le cas échéant, d’autres composés odorants présents dans toutes les eaux potables.
Il permet donc d'enlever le mauvais goût de la plupart des eaux du robinet, principal obstacle à leur conservation… Et de favoriser ainsi la consommation de ces eaux et la réutilisation des bouteilles.
Quel est l'intérêt de l'utilisation d'un Waterbean pour l'environnement ? Et pour le consommateur ?
WaterBean un système simple, rechargeable et peu coûteux qui permet de prolonger la durée de vie de toute sorte de bouteilles. Par sa conception, il est plutôt destiné à encourager la réutilisation des bouteilles individuelles en plastique de 12 ounce (35 cl)… Celle que les gens emportent un peu partout et qui, une fois jetées, échappent souvent aux filières de recyclage quand elles existent. Mais il convient aussi à d’autres bouteilles, en verre ou en métal.
Chaque recharge, vendue un peu plus d’un euro, est prévue pour assurer le traitement de 70 litres d’eau. Quant à la gaine en plastique, sa durée de vie est de plusieurs mois. En théorie, donc, l’usage du WaterBean permet de remplir et de réutiliser une de ces petites bouteilles, presque deux cent fois.
Mais, dans la pratique, son impact est beaucoup plus modeste mais loin d’être négligeable. Les enquêtes menées auprès nos clients montrent que, grâce à l’usage du WaterBean, ils réduisent leur consommation de 80% de ces bouteilles.
Ce dispositif change donc la composition de l'eau ?
Oui, et pas seulement en éliminant les facteurs de mauvais goût. Lorsqu’on agite la bouteille avant de boire, les secousses libèrent également dans l’eau des sels minéraux naturellement présents dans nos charbons actifs, comme le magnésium. Le magnésium qui est le quatrième minéral le plus abondant dans le corps humain joue un rôle clé dans de nombreux processus biologiques grâce, notamment, à son action sur l’activité enzymatique.
Cette objet qui est si simple à utiliser est-il techniquement complexe ?
En apparence, c’est un modèle de simplicité. Notons qu’un WaterBean a moins de composants qu’un stylo Bic. On pourrait donc en déduire qu’il est très facile à fabriquer. Certains éléments le sont, effectivement, mais pas tous. En réalité, la difficulté réside dans la maîtrise des interactions entre la gaine en plastique et la recharge de charbons actifs. Pour y parvenir, nous avons dû réaliser et tester de nombreux prototypes. Jusqu'à ce que, finalement, nous obtenions le dispositif le plus efficace et le mieux adapté à une fabrication peu couteuse en très grande série. Je précise que nous voulions, en plus, que ses composants soit recyclables et d’un très faible impact sur l’environnement.
Comment le Waterbean est-il commercialisé ? Quelles sont vos perspectives de développement ?
Nous commercialisons le WaterBean par internet dans presque tous les pays grâce à notre système de «livraison gratuite».
Nous visons plutôt la consommation d’eau potable hors foyer, au travail, à l’école ou pendant les loisirs. Dans cette optique, nous cherchons à étendre notre gamme de recharge de traitement WaterBean, en développant de nouveaux modèles capables de libérer des sels minéraux et des oligoéléments ciblés en fonction de certaines activités. Par exemple, ceux dont les athlètes ou les étudiants ont besoin.
Toujours dans le même esprit, nous développons un nouveau mode de distribution en magasins, sur des présentoirs placés dans le rayon des bouteilles d’eau, comme un plug-in toujours utile aux buveurs d’eau minérale. Une manière de rappeler aux consommateurs que l’usage du Waterbean est un réflexe judicieux chaque fois que l’achat de bouteilles de plastique ne s’impose pas ou qu’il est impossible.