Sols plastiques : Ses rois des magazines déco
Des galons durement gagnés
S’il est un domaine où le PVC est largement présent depuis déjà longtemps, c’est bien celui des sols. Il fait l’unanimité, que ce soit dans les espaces très empruntés ou chez les particuliers. Simples à poser, confortables, chauds au toucher, inusables…, les sols PVC ont tous les avantages. Et pourtant, malgré ces qualités intrinsèques importantes, les sols vinyliques ont eu quelques difficultés à s’imposer dans des lieux considérés comme haut de gamme. Des années durant, ils ont été cantonnés aux sols des écoles, hôpitaux ou logements bon marché. Rien n’y faisait, le PVC traînait résolument une image peu flatteuse. Il faudra attendre les années 2000 pour le voir monter en gamme.
Le PVC prend sa chance
Plusieurs raisons à cela ; en premier lieu, la fin de la suprématie de la moquette, jugée dès les années 1990 poussiéreuse, difficile d’entretien et surtout pas très saine, notamment pour les personnes allergiques. Peu à peu la moquette laisse place aux parquets contrecollés plus ou moins bon marché selon la qualité. Les sols vinyliques, quant à eux, sont en embuscade, de nouvelles techniques de fabrication sont alors testées. De nouvelles formulations voient le jour. Les revêtements de sol deviennent plus brillants par l’ajout d’une couche de vernis polyuréthane qui, de plus, accroît leur résistance à l’abrasion. Ils peuvent être renforcés par une armature de verre pour les rendre plus stables, plus rigides. Les machines pour les fabriquer évoluent également. Ainsi, les calandreuses s’équipent de cylindres capables de reproduire un nombre de textures quasi infini pour ressembler au bois, à la pierre et même reproduire les joints de carrelage…
Et enfin, les fabricants déploient des trésors d’innovation pour les rendre plus simples à poser. A l’instar du parquet flottant, ils peuvent être livrés sous forme de dalles ou de lattes qui se clipsent entre elles ou se collent et se découpent aisément d’un simple coup de cutter. En à peine une décennie, le « lino » a laissé place au bien plus chic sol vinylique.
...Et gagne son pari
Et de quelle manière ! Les sols PVC sont aujourd’hui les revêtements de très loin les plus utilisés et ce, aussi bien pour les sols à usage professionnels que pour ceux destinés au logement. Ils sont les rois du trompe-l’œil comme ces carreaux ciment ou ce béton ciré tout en polymères qui va de succès en succès dans de nombreuses cuisines et salles de bains. Ils ne craignent ni l’humidité, ni l’eau, ni les matières grasses, ni la chaleur et sont même antidérapants. Et que penser de ces parquets vinyliques au réalisme saisissant ? Visuellement, ils offrent un effet bois des plus convaincants. Tout y est : la texture travaillée avec ses veinages jamais identiques, les teintes naturelles. Certains reproduisent même le fameux point de Hongrie… Quant au toucher, là encore c’est bluffant et aussi chaud que le bois.
Autant dire que poser les pieds nus sur un tel revêtement est un vrai bonheur. Et bien entendu, tout en la réinventant, ils reproduisent à merveille également la céramique, pour les nostalgiques des maisons d’antan.
Les résines gagnent des étages
Nous connaissons ces sols de parkings souterrains ultra-brillants mais peu d’entre nous savent que ce sont des sols plastiques. Plus exactement, il s’agit d’un mélange de résine époxy, un polymère notamment utilisé sur les coques des bateaux de plaisance, d’un durcisseur et de charges minérales pour augmenter leur résistance à l’usure. D'où leur utilisation pour les sols des parkings et des centres commerciaux, des lieux à très fort passage devant résister à l’abrasion et être facilement nettoyables. Pour cela les résines sont parfaites. Une nouvelle tendance les a fait quitter leur souterrain pour des lieux plus prestigieux. Ainsi, elles sont depuis peu préconisées par les décorateurs et autres architectes d’intérieur pour leurs clients les plus exigeants, voire les plus fortunés, puisque leur prix peut atteindre plusieurs centaines d’euros au mètre carré. C’est notamment le cas des résines polycarbonate dont la finesse de grain offre un effet miroir d’une très grande pureté.
Les résines savent recevoir
Les résines sont décidément formidables ! Elles remplacent maintenant avantageusement la céramique utile à la fabrication de receveur de douche. Ces résines sont composées d’une poudre de pierre naturelle, de résine polyester et d’un gelcoat de surface contenant un agent antibactérien. Leur facilité de moulage autorise bien sûr une multitude de formes mais aussi des textures plus ou moins nervurées. Mais là n’est pas leurs seuls avantages puisque, très simple à mettre en œuvre, ce « béton polymère » permet à chacun d’avoir une douche réellement à la mesure de sa pièce et… de ses attentes. Les architectes l’adorent quand il est question de repenser une salle de bains aux angles pas toujours droits ou encore pour donner libre cours à leur imagination.
Le vinyle au pied du mur
Du sol au plafond en passant par les murs, les polymères sont désormais présents à tous les niveaux. Il ne reste qu’un endroit où le bois se taille encore la part du lion : celui de la jonction mur/sol généralement habillée par une plinthe capable de résister à tous les coups de balai. Banale, la plinthe n’est pas encore considérée comme un objet décoratif, mais les choses ne devraient pas tarder à changer. Des fabricants de sols vinyliques proposent désormais des plinthes en PVC aux motifs plus délirants les uns que les autres : imitation tôle armée pour donner un look industriel à un loft, un joli bois verni pour un chalet, un vichy rose pour une jeune fille romantique ou un jaune claquant pour un rebelle amoureux de New York… Tout est possible et, en plus, ces plinthes sont vendues au mètre, se découpent au ciseau, sont autocollantes et particulièrement peu onéreuses. Reste encore à les imposer et le chemin risque bien d’être long. Mais le PVC en a l’habitude…