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Les polymères absorbés par leur rôle
A l’évocation du mot « absorption », tout le monde pense naturellement aux liquides et à l’éponge. Il existe cependant des matériaux qui absorbent le bruit, les chocs, la chaleur et même les ondes électromagnétiques. Leur point commun ? Ils sont tous issus de l’industrie des plastiques.
Les polymères absorbés par leur rôle
Les polymères absorbés par leur rôle

Sale boulot pour les plastiques

Les plastiques passent l'éponge

Vaste marché que celui des éponges destinées aux particuliers. L’éponge est un produit peu onéreux que l’on retrouve dans toutes les pièces d’eau et que l’on renouvelle dès les premiers signes d’usure. Résultat : en Europe il s’en consomme plusieurs dizaines de millions par an. Il existe trois catégories d’éponges : les naturelles, que l’on trouve sous la surface de la mer ; les végétales, à base de cellulose de bois et de coton ; enfin, les synthétiques, le plus souvent en mousse de polyester. A ces trois types d’éponges, il faut ajouter les lavettes souvent en microfibres (leur diamètre est inférieur à 9 micromètres) de polyamide ou de polyester. Hormis en France où les consommateurs préfèrent les éponges végétales, les éponges synthétiques s’imposent partout en Europe. La raison en est simple : elles absorbent aussi bien que les autres pour un coût moindre.

éponges

Concernant un produit aussi banal, le prix a son importance. Si elles sont si peu onéreuses, c’est grâce au matériau qui entre dans leur fabrication : le polyester, un polymère courant et très simple à produire. A l’instar des éponges végétales, celles-ci se déclinent également en modèles munis d’une face grattante composée d’un mélange de polyester et de nylon.

Des bébés au sec grâce aux polymères

A la fin des annéesbébés au sec 1960, dans les foyers des jeunes parents, la vie quotidienne connaît une véritable révolution avec, entre autres nouveautés, les couches jetables ! Jusque-là, les couches pour bébés étaient lavables, une vraie corvée pour bien des mamans – le partage des tâches ménagères n’était encore qu’un vague concept ! On doit les prémices de cette invention, dès les années 1950, à la firme britannique Robinson and Sons, inventeur d’une couche semi-jetable – seul l’était le coussin absorbant à base de cellulose. L’enveloppe en nylon, un matériau très simple à laver, se conservait. Il n’empêche que cette marque sera le leader incontesté du secteur jusqu’aux années 1960 où ce marché attirait déjà quelques convoitises… Comme la toute jeune société Pampers, qui met alors à la disposition de ses chercheurs d’importants moyens pour améliorer la couche jetable. Ce sera chose faite dès le début des années 1970 où la marque s’impose grâce à la qualité de ses produits.

 

De nos jours, la concurrence reste féroce. Certes le prix a son importance mais pas seulement… Car les jeunes parents souhaitent généralement ce qu’il y a de mieux pour leur bébé. Aujourd’hui, les couches sont à elles seules unbébés couchese belle vitrine de l’ingéniosité des polymères. Et pour cause, une couche n’est pas un produit monobloc mais le résultat de l’assemblage de différentes pièces. Ainsi, le voile de surface (la partie non absorbante au contact de la peau) est le plus souvent en polypropylène tout comme l’enveloppe, sauf que cette dernière est généralement microaérée pour laisser la peau respirer. Mais le plus extraordinaire reste la composition du matelas absorbant. Il doit bien entendu absorber, ne pas restituer le liquide comme le ferait une éponge lorsqu’on la presse – un bébé ça bouge ! – et surtout être confortable.

 

Les modèles les plus aboutis sont conçus à partir de polyacrylate de sodium, un polymère entrant dans la catégorie des « super-absorbants ». Quant aux feuilles de polyester et de polypropylène qui l’encapsulent, elles ont pour objectif de drainer le liquide vers le centre du matelas constitué du fameux « super-absorbant ». Les élastiques et  systèmes d’attaches sont constitués d’un mélange d’élastomère et de polypropylène.

Les hamburgers craquent pour les polymères

C’est encore une petite révolution qui concerne cette fois-ci les amateurs de pizzas, hamburgers et autres frites surgelées, laquelle révolution est apparue il y a une dizaine d’années. Le susceptor n’est pas à proprement parler une matière ; il est le fruit de la superposition de différents matériaux qui ont pour caractéristique d’absorber les micro-ondes et de les restituer sous forme de chaleur. Autrement dit, s’il est désormais possible de réchauffer un hamburger au four à micro-ondes et d’avoir un pain croustillant, c’est grâce au susceptor. Difficile d’en attribuer la paternité à qui que ce soit, car le process n’a cessé d’être amélioré au cours des dernières années. Il semblerait tout de même que la Nasa en soit à l’origine, non pas pour améliorer le quotidien alimentaire des spationautes mais plutôt parce qu’elle cherchait un matériau capable d’absorber les micro-ondes présentes naturellement dans l’espace et souvent nocives pour les voyageurs spatiaux.

hamburgers

Ceci dit, il faudra attendre la fin des années 2000 pour que l’industrie agroalimentaire y voie un intérêt. Sa composition exacte est là encore tenue secrète. La seule chose que nous savons concerne l’assemblage, constitué de film de polyester métallisé et d’un absorbeur d’humidité. Enfin, les dernières générations disposent de microperforations qui absorbent les excès de matières grasses et d’eau pour un résultat encore plus croustillant.

Les plastiques pansent aussi

Dans la plupart des cpansementas, un pansement se limite, heureusement, à un polymère de type élastomère autocollant garni d’un petit coussinet en cellulose. Ce sont ces pansements-là que nous utilisons tous en cas de petit bobo. Malheureusement, certaines plaies nécessitent des traitements bien plus lourds, au point qu’il faut les confier à une infirmière. Dans le domaine des pansements techniques, les enjeux tant commerciaux que sanitaires sont tellement importants que les innovations sont monnaie courante. Le défi est de trouver une formule qui absorbe les exsudats – les épanchements de liquides – des plaies tout en épousant la forme du corps et en laissant respirer la peau. C’est donc la silicone qui a été retenue pour ce dernier point, un polymère souple, non agressif et qui, une fois microperforé, devient respirant. Pour l’absorption, de nombreux pansements utilisent la mousse de polyuréthane, un polymère inerte et capable de se fondre sans douleur dans des plaies cavitaires.

 

En ce qui concerne l’avenir, les fabricants sont de plus en plus nombreux à parier sur les pansements en spray. Les recherches sont légion et les pistes les plus prometteuses évoquent la combinaison de microsphères de verre bioactif connu pour ses propriétés hémostatiques, et d’un polymère sous la forme d’un gel. Pour le moment, difficile d’en savoir plus sur le polymère… Les premiers tests sont toutefois concluants et, si la promesse est tenue, la cicatrisation pansement spraypourrait prendre deux ou trois fois moins de temps avec ce nouveau type de pansement. De plus, ce sera la fin de ces douleurs furtives mais aiguës occasionnées par le retrait du pansement.

 

 

 

Le plein d'énergie pour les polymères

Il est parfois utile de pouvoir absorber un choc pour éviter un traumatisme. Dans ce domaine, les plastiques sont imbattables ! Leur souplesse et leur robustesse sont telles qu’ils se font les champions de l’efficacité lorsqu’il est question d’absorber de l’énergie et de la diffuser pour la faire disparaître graduellement. Les pare-battages des bateaux en sont certainement l’un des meilleurs exemples. Leur fonction est simple : protéger la coque d’un navire lors d’un choc contre un quai par exemple. Ces boudins sont en fait une enveloppe de polyuréthane gonflée à basse pression. En cas de choc, ils se compressent et absorbent ainsi complètement l’énergie sans aucun effet rebond. C’est tellement efficace que le constructeur français Citroën en a même équipé les portières de l’un de ses véhicules. Baptisées Airbump, ces protections donnent, de plus, à la voiture concernée, un look inimitable.

airbump

Et que penser des gilets pare-balles en kevlar, un autre polymère ? Dans ce cas précis, il s’agit avant tout de stopper net un projectile. Mais pas seulement, puisque ces gilets doivent également atténuer l’onde de choc en la diffusant dans toutes les fibres qui le composent. Dans le même ordre d’idée, puisqu’il est question de sauver des vies, on trouve désormais sur le marché des gilets airbag en polyamide qui se glissent sous une veste. Le principe est le même que pour les airbags dont tous les véhicules sont désormais équipés : en cas de choc, le gilet se gonfle et vient protéger le cou et le thorax des skieurs, des motards, des cavaliers, etc.

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