Ma vie privée sous contrôle

Une carte d'identité falsifiable

Pas un jour sans qu’un petit malin usurpe l’identité d’une personne en vue d’effectuer des achats frauduleux sur Internet… Pour les sites de vente en ligne, c’est devenu un véritable casse-tête. En effet, les plus sérieux se doivent de tout mettre en œuvre pour remédier à ces escroqueries. C’est pourquoi certains réclament la mise en place d’une carte d’identité munie d’une puce dite de « services dématérialisés » ou de « vie quotidienne », qui permettrait de prouver l’identité de son porteur pour différentes démarches sur Internet. Le citoyen pourrait ainsi signer des documents administratifs, opérer des transactions commerciales électroniques au moyen d’un boîtier raccordé à son ordinateur capable de lire une puce prise en sandwich dans un polymère. Bien entendu, à l’heure du big data, certaines associations de consommateurs se méfient à juste titre de cette nouvelle intrusion dans notre vie privée.

Le débat reste ouvert… Ceci étant dit, cette nouvelle carte d’identité serait totalement infalsifiable. Encapsulée entre deux films plastique thermocollés, cette carte comporterait évidemment une puce électronique (voire deux, la première recueillant les données biométriques et la seconde les données destinées aux achats). Des encres d’un genre nouveau à base de polymères seraient aussi utilisées. Très difficilement reproductibles, ces encres ne deviennent visibles que si elles sont éclairées par une lumière ayant une fréquence particulière comme les rayons ultraviolets.

Les permis de conduire ouvrent la voie

En attendant, les nouveaux permis de conduire européens sont désormais eux aussi en plastique. Désormais fabriqué en polycarbonate, le nouveau permis intègre un hologramme proche de celui des passeports biométriques, mais aussi "des images fantômes" ou encore des encres réactives uniquement sous lumière UV… Ce ne sont là que quelques-uns des process pour la rendre inviolable car bien entendu, la majorité d’entre eux est tenue secrète. Une chose est d’ores et déjà certaine, ce nouveau permis ne pourra plus être falsifié ni utilisé pour justifier un paiement ou détourner une identité comme c’est le cas avec l’actuel permis en papier encore présent dans de nombreux pays.

La carte à tout faire

Mais pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Certains pensent même que dans un proche avenir, carte de crédit et carte d’identité ne feront plus qu’un. A l’heure où les fabricants de smartphones proposent des applications pour le e-paiement, il est fortement question de rassembler « papiers d’identité » et carte bancaire sur un même support. Ce serait là une barrière à la fraude tant ce nouvel objet serait sécurisé. Sans pour autant parler de prototype, les designers planchent déjà. Ils l’imaginent sous la forme d’un écran à base de diodes électroluminescentes organiques, autrement appelé écran souple. Pour l’utilisateur, il se présenterait sous la forme d’un « bout de plastique » souple de quelques millimètres d’épaisseur qu’il serait possible de glisser dans son portefeuille voire de porter en bracelet.

Billets de banque : la fin du papier

Même s’ils ne représentent qu’une infime partie de la masse monétaire mondiale (moins de 5 % et ce chiffre baisse tous les ans), les billets de banque ont encore un bel avenir devant eux… le papier nettement moins. Certaines nations européennes comme la Grande-Bretagne envisagent de remplacer le papier par un polymère d’ici 2016. Pour information, ces billets en plastique circulent déjà dans une trentaine de pays dont le Canada. Il est malheureusement impossible de connaître la nature du ou des polymère(s) utilisé(s) pour leur fabrication. Mais pourquoi passer du papier au plastique ? Tout simplement parce que les techniques mises en œuvre les rendent non reproductibles. C’est la première raison mais pas la seule.

Grâce aux polymères, leur durée de vie est multipliée par trois, ils sont plus propres et nettoyables d’un coup d’éponge ; enfin ils sont recyclables.
Parfaitement sécurisés et avec une durée de vie plus longue, les billets en polymère sont certes plus coûteux à fabriquer mais ils sont finalement plus rentables. Ils résistent mieux aux conditions extrêmes comme celles de passer dans une machine à laver… Ainsi, en introduisant ces billets, la Banque d’Angleterre estime qu’elle pourrait économiser quelque 100 millions de livres sur dix ans.

Un écrin indestructible

Adoptées pour le transport de certains objets par l’armée, les équipes de cinéma ou encore les joailliers depuis maintenant quelques années, les valises et mallettes en ABS ne sont pas près d’être détrônées. Et pour cause, elles résistent à peu près à tout – les chocs, les chutes, les températures extrêmes (de – 40 °C à + 80 C) – et sont parfaitement hermétiques donc étanches, mettant leur contenu à l’abri des poussières. Ce sont là autant de raisons de leur incroyable succès, auquel on peut ajouter leur légèreté, qui les exonère bien souvent des surtaxes aériennes.
Mais cet écrin ne serait rien sans les mousses de polymères qui viennent en garnir l’intérieur. Là encore, les fabricants se surpassent tant les matériaux sont nombreux. Du polyéthylène haute densité pour le simple calage au Néoprène pour l’étanchéité en passant par le polyuréthane pour l’isolation thermique…

Sans oublier le polyéthylène à cellules fermées dont la finesse du grain séduit les joailliers pour mettre en valeur leurs bijoux. Ajoutons que ces mousses se sculptent relativement aisément, prenant parfaitement la forme de l’objet qu’elles doivent protéger.

Des plastiques pour la médecine de demain

La médecine reste un domaine où les plastiques sont promis au plus bel avenir. Les fabricants de dispositifs médicaux comme les prothèses ou les stents s’intéressent de plus en plus aux polymères pour leurs qualités intrinsèques : légèreté, absence d’oxydation, stabilisation dans le temps voire, pour une nouvelle génération de stents, l’utilisation de matériaux biodégradables qui se résorbent une fois l’artère « réparée ». Cependant, le plus extraordinaire est certainement le cœur totalement artificiel qui a été implanté pour la première fois en France en décembre 2013. Entièrement en plastique, ce cœur a fait l’objet d’une multitude de brevets dont certains ne concernaient que les polymères entrant dans sa composition.

En effet, tous les matériaux qui le composent se doivent d’être hémocompatibles – lorsque le corps humain détecte un corps étranger, le sang coagule, il y a formation de caillots sanguins et donc risque d’obstruction des artères. Ce problème majeur posé aux ingénieurs de la société Carmat a été résolu par la création d’un nouveau matériau composé d’un polymère enduit de péricarde de veau pour ses qualités biologiques et hémocompatibles. Il s’agit là d’une des prouesses techniques parmi d’autres… Mais parions que d’ici peu ce cœur et les matériaux vont encore évoluer et que, dans les années qui viennent, il pourra être quasiment produit en série. De quoi sauver encore bien des vies.