Le PVC donne du relief aux intérieurs
Quelques années ont suffi pour imposer vos revêtements muraux vinyliques dans les principaux pays développés. Comment expliquez-vous ce rapide succès ?
Vescom est un groupe qui est né aux Pays-Bas et il n’est pas nécessaire de rappeler que les Néerlandais ont un sens du commerce incroyablement développé et qu’ils ne restent jamais les deux pieds dans le même sabot… Effectivement, le succès a été assez rapide. En 1973, soit deux ans après la création de la société, nous étions déjà présents dans plusieurs pays européens. Je pense néanmoins que la bosse du commerce n’est pas notre seul mérite : nous avons su évoluer en élargissant sans cesse nos gammes. Si nous jouissons d’une forte notoriété pour nos revêtements muraux vinyliques, nous commençons à nous faire une réputation pour la qualité de nos PVC enduits destinés au recouvrement de sièges ou encore pour nos collections de rideaux ; des gammes que nous n’avons lancées qu’en 2010 !
Qui sont vos clients ?
A peu près tout le monde, sauf les particuliers. Nous passons très souvent par des prescripteurs que nous connaissons très bien : architectes, architectes d’intérieur, économistes de la construction, maîtres d’ouvrage et leur rendons régulièrement visite pour nous tenir informés de leurs projets et leur présenter nos nouvelles gammes. Ce contact permanent est primordial, surtout pour une entreprise comme la nôtre qui lance un nouveau produit toutes les six semaines. Cela étant dit, nos clients sont de grandes sociétés de promotion immobilière, l’hôtellerie, le secteur tertiaire, les magasins et, bien entendu, le secteur médical au sens très large puisqu’il va des hôpitaux et cliniques aux maisons de retraite. Enfin, nous avons aujourd’hui une petite vingtaine de filiales dans le monde et sommes présents sur tous les continents.
Disposez-vous de vos propres centres de production ?
Oui, nous avons cinq usines dans le monde : deux aux Pays-Bas bien sûr, une en Allemagne, ainsi que deux autres aux Etats-Unis où nous sommes un acteur majeur dans notre secteur d’activité. Cette autonomie industrielle nous permet de nous concentrer avant tout sur nos process de fabrication et sur la qualité de nos produits. Nous proposons des solutions pour tous les types de projets, des plus économiques aux plus luxueux. Nous avons deux gammes principales de PVC, la première a une densité de 300 g au mètre carré et l’autre de 750 g, soit plus du double pour encore gagner en rigidité. Mais être fabricant a aussi d’autres avantages, notamment celui de nous laisser la maîtrise du design.
A ce propos, comment êtes-vous organisés ? Faites-vous appel à des designers extérieurs ?
C’est l’une de nos grandes forces puisque je rappelle que nous mettons sur le marché près de dix nouveaux produits par an. Généralement nos designers sont intégrés mais il peut arriver que nous fassions appel à des ressources extérieures notamment dans le cadre de projets personnalisés où la demande est de plus en plus importante. Nous sommes équipés de trois imprimantes numériques dont une grand format capable d’imprimer du PVC, ce qui est l’idéal pour les petites ou moyennes quantités sur mesure. Mais l’évolution du design ne s’arrête pas à ces seules machines. Nos designers sont sans cesse à l’affût des nouvelles tendances et proposent de façon quasi continue de nouvelles textures, de nouveaux motifs ou plus simplement de nouvelles harmonies de couleurs. Au département R&D ensuite de trouver les bons process pour la fabrication. Et dans ce domaine, nos quarante ans d’expérience nous donnent un net avantage. Choisir tel assemblage de couleurs ou tel motif alambiqué n’est pas un problème. Le vinyle est vraiment un matériau formidable !
Précisément, quels sont les grands atouts du vinyle ?
Les atouts par rapport à quoi ? Dans notre secteur d’activité, nous sommes en concurrence avec les murs peints ou éventuellement la toile peinte. Si ces deux solutions semblent moins onéreuses au premier abord, cela devient moins sûr en y regardant de près. Généralement une peinture doit être refaite au bout de cinq ans, alors qu’un mur PVC a une durée de vie d’une bonne quinzaine d’années. Il est résistant aux chocs et aux frottements, il est inaltérable dans le temps, il ne se délave donc pas et, enfin, les variétés de décors sont autrement plus importantes, puisque l’on peut « jouer » avec des coloris, des motifs et même des textures. On retrouve ces mêmes avantages dans nos gammes de PVC destinées à garnir des sièges. En cas d’accident, un simple coup d’éponge suffit à leur rendre leur aspect neuf. Une raison suffisante pour les faire apprécier des restaurateurs et autres hôteliers…
Vous équipez principalement des lieux publics : comment le vinyle se comporte au feu ?
Très très bien ! D’ailleurs il répond à des normes très précises et très sévères. Des tests grandeur nature ont dernièrement été faits par un laboratoire indépendant dans des chambres d’étudiants décorées de revêtements PVC (sols, murs, meubles). On peut retenir que l’acide chlorhydrique dégagé par le PVC n’est pas la cause de l’incapacitation ni du décès des occupants, qu’ils soient valides ou à mobilité réduite.
Autrement dit, en cas d’incendie, une personne qui n’aura pas réussi à évacuer aura un risque plus important de succomber à des brûlures qu’à une intoxication respiratoire.
Enfin, quelle est votre politique environnementale ?
Nous sommes néerlandais, le pays où les gens se déplacent à vélo, autant dire que nous attachons une grande importance à l’environnement. Par exemple, depuis sa création, nous sommes affiliés à VinylPlus, la filière internationale lancée par l’industrie de transformation du vinyle qui a pour objectif d'améliorer de façon durable la production et l’utilisation du PVC. Le PVC est un polymère qui se recycle assez facilement pour peu qu’il soit pur, ce qui est le cas de nos produits, une fois supprimé l’endos de coton. Nous sommes également très vigilants sur nos process de production et optons systématiquement pour l’alternative la plus écologique. En une vingtaine d’années, nous avons réussi à réduire nos consommations énergétiques et d’eau alors que notre production n’a cessé d’augmenter. Mais malgré ce « satisfecit », nous estimons que nous pouvons encore mieux faire.
Nous réfléchissons à améliorer les filières de recyclage de nos revêtements muraux en créant notre propre système de collecte. C’est un important chantier qui demande beaucoup d’énergie… Heureusement, nous en avons à revendre !