Quels emballages pour demain ?
Les emballages deviennent actifs
Un emballage est actif quand on y incorpore des éléments qui interagissent avec son atmosphère (voir première partie). Derrière cette définition se cache une technologie très avancée à base de microcapsules et autres procédés chimiques fort élaborés. Rassurez-vous, il n’est pas ici question de jouer les apprentis sorciers, ces procédés sont la rigueur même. Le principe de ces nouveaux types d’emballages (à large vocation alimentaire) repose sur l’absorption ou le dégagement de substances gazeuses naturelles ayant pour but de prolonger la durée de conservation des denrées et de préserver leurs qualités sanitaires, nutritionnelles et organoleptiques (liées aux sens) : le goût, la couleur, la texture, les arômes… Ainsi, ces emballages sont dotés d’absorbeurs (d’oxygène, d’humidité ou d’éthylène) ou de relargueurs (antimicrobiens, aromatiques…).
Sous forme de sachet, d’étiquette ou de film polymérique incorporé à l’emballage, ils vont absorber l’oxygène responsable de l’oxydation et du développement de bactéries. Ces innovations représentent aujourd’hui un marché de niche, et la majorité d’entre elles sont encore en cours d’élaboration. Toutefois le consommateur en bénéficie déjà à travers certains jus de fruits dont le bouchon intègre un absorbeur d’oxygène. Ajoutons que des films polymériques aux propriétés antimicrobiennes ont également des applications dans le domaine médical, cosmétique, électronique…
Quand l'emballage parle à mon frigo et à mon micro-ondes !
Ce sont autant d’applications complémentaires rendues possibles par la recherche, comme l’explique Fabrice Roy, directeur exécutif de Sealed Air. « L’interaction entre l’industriel de l’agroalimentaire et le client final est aussi une voie de développement. On sait déjà qu’un smartphone est capable de lire le code-barre d’un produit et de nous fournir nombre d’informations sur ce même produit. Osons aller plus loin avec un emballage qui interagit avec le réfrigérateur, lequel nous alerte quand on est proche de la date de péremption d’une denrée. De la même façon, un micro-ondes peut reconnaître la puissance et le temps de réchauffage nécessaires à un plat cuisiné. Ce sont là des options intéressantes, notamment pour les personnes âgées.
Ces innovations sont dès à présent techniquement possibles, reste à mettre en place un système normé qui introduit une cohérence entre tous les acteurs concernés. Cela dit, une innovation ne peut émerger que si son rapport coût/performance est acceptable et qu’elle correspond à un besoin exprimé ou latent de la part des consommateurs. »
L'étiquette communicante
Et si l’étiquette dépassait sa fonction initiale de simple vecteur de renseignements sur le mode d’emploi, les ingrédients, voire pour le médicament sa posologie ? De nouveaux dispositifs proposent d’informer le consommateur sur l’état de conservation d’un produit en garantissant ainsi la qualité et, donc, la sécurité. Telles sont les promesses de l’emballage intelligent doté d’un indicateur qui est à même de détecter et de signaler des informations essentielles, comme une fuite (pour les emballages sous atmosphère modifiée), une rupture de la chaîne du froid, l’état de fraîcheur, etc. Par exemple, une étiquette chromatique change de couleur si de l’oxygène pénètre dans l’emballage ou si la chaîne du froid a été interrompue lors du transport ou du stockage. Ce même type de procédé, en réagissant aux gaz émis par les arômes, est en mesure de communiquer l’évolution de la maturité d’un fruit : rouge, il est dur, orange, il est ferme, jaune, il est juteux.
POUR EN SAVOIR PLUS
www.elipso.org
www.sealedair.com
www.albea-group.com