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La deuxième vie des plastiques

Recyclage et valorisation énergétique, les plastiques en fin de vie sont plein de ressource. Pour autant que des politiques volontaristes leur permettent de libérer tout leur potentiel. Et que leur mise en décharge ne soit plus qu’un vieux souvenir.
La deuxième vie des plastiques
La deuxième vie des plastiques

Comment vivre aujourd’hui sans les plastiques ? Impossible si l’on pense à leurs multiples applications dans nombre de secteurs industriels auxquels ils ont permis d’innover, de gagner en performances et, le plus souvent, en coût. Pour autant, ils sont souvent l’objet d’attaques virulentes, à cause de leur impact, réel ou supposé, sur l’environnement.

Economies de ressources

Contrairement aux idées reçues, les matières plastiques permettent d’économiser de l’énergie de réduire les émissions de CO2. Si l’on devait remplacer toutes les matières plastiques présentes dans toutes les applications par d’autres matériaux, 22,4 millions de tonnes de pétrole brut supplémentaires seraient consommées chaque année. 

Les émissions de gaz à effet de serre correspondantes représentent 30% de l’objectif de réduction défini par le protocole de Kyoto pour l’Union Européenne ! Bouteilles toujours plus légères, films d’emballage toujours plus fins, la quantité de matière utilisée pour produire des objets en plastique n’a cessé de diminuer de manière drastique.

Autant de ressources économisées en amont et de déchets réduits en aval. 

Tri sélectif, recyclage et valorisation énergétique sont les clés d’une gestion optimale des déchets plastiques.

Malheureusement, dans une majorité de pays de l’Union, beaucoup de plastiques finissent encore en décharge.

Une absurdité alors qu’une étude du cabinet suisse Prognos a montré que 27% des émissions de gaz à effet de serre de l’UE ciblées par le protocole de Kyoto pourraient être évitées si tous les déchets actuellement mis en décharge étaient recyclés ou valorisés énergétiquement.

Halte à la mise en décharge

La situation est évidemment très différente d’un pays à l’autre. Si la Suède ou le Danemark ne mettent pratiquement plus de déchets plastiques en décharge grâce à une stratégie efficace, d’autres comme la Lituanie, La Grèce ou encore le Royaume-Uni et la France sont très en retard.

Parallèlement, il est indispensable de promouvoir à la fois le recyclage et la valorisation énergétique. L’expérience des pays les plus volontaristes en la matière, prouve que la seconde ne se fait jamais au détriment du premier. Tout au contraire. Les pays ayant des taux de valorisation élevé obtiennent de bons résultats dans le recyclage et la valorisation énergétique.
Une stratégie intégrant la valorisation énergétique n’empêche donc pas de recycler efficacement.

Si la performance du recyclage est comparable dans la plupart des pays d’Europe, il n’en va pas de même de la valorisation énergétique. Les pays qui dépendent étroitement de la mise en décharge ne doivent pas seulement maximiser leur potentiel de recyclage, mais aussi développer rapidement leur réseau d’énergie dérivée des déchets.

Recyclage

La bouteille en PET est le produit emblématique de la collecte sélective et du recyclage des plastiques. Les techniques permettent aujourd’hui de travailler en circuit fermé, c’est à dire d’utiliser du PET retraité issu des bouteilles pour en fabriquer de nouvelles. En Europe, environ 40% de toutes ces bouteilles sont aujourd’hui récoltées pour être recyclées.

S’il est un franc succès, le recyclage des bouteilles et flacons ne saurait être le seul, comme c’est pourtant le cas en France. Une situation qui devrait évoluer dans les toutes prochaines années. Certains pays, comme l’Autriche, l’Italie, la Norvège, l’Espagne vont plus loin et collectent aussi les cagettes, les tubes, les pots ainsi que certains films. Les progrès des technologies de tri et de nettoyage et les opportunités commerciales potentielles incitent les pays européens à explorer le gisement de ces déchets plastiques qui se présentent « en mélange ».

Valorisation energétique

Malgré tout, il demeure des flux résiduels qui ne se prêtent pas à un recyclage économiquement viable. Pour ceux-là, la valorisation énergétique fait pleinement sens.

Fabriqués à partir du pétrole, les plastiques en fin de vie en conservent le pouvoir calorifique. Ils représentent donc une ressource énergétique à exploiter. Lorsqu’ils sont incinérés avec le reste des ordures ménagères, ils constituent un carburant d’appoint pour les unités de traitement et contribuent à leur efficacité et à leur rentabilité.

En Europe, nombre de réseaux de chaleur urbains sont alimentés par la vapeur chaude des incinérateurs d’ordures ménagères. Les déchets plastiques constituent ainsi une ressource qui permet de diminuer le recours aux énergies fossiles de « 1ère vie ». 

Aujourd’hui, quelques 420 usines traitent chaque année 64 millions de tonnes de déchets municipaux, commerciaux et industriels. L’électricité ainsi produite alimente 7 millions de foyers et chauffe 13,4 millions d’habitations. Cela représente une réduction de 23 millions de tonnes de CO2 par an. Exactement comme si on avait retiré 11 millions de voitures de la circulation.

En 2008, 7,4 millions de tonnes de déchets plastiques (soit 30% des déchets plastiques) ont ainsi été valorisées énergétiquement en Europe.

 

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