Affronter la pollution
Des catastrophes pas toujours naturelles
Toutes les catastrophes aquatiques ne sont pas uniquement dues aux caprices de la nature. Prenons l’exemple d’un pétrolier qui coule au large de nos côtes… Sommes-nous impuissants devant ce type de dégât ? Non, heureusement. Une condition toutefois : agir très vite. Dans ce domaine encore, les matières plastiques peuvent rendre de grands services.
Primo empêcher la propagation
Face à une marée noire – ou toute autre pollution chimique en milieu aquatique –, la première des urgences est d’éviter la propagation en contenant la nappe polluante. Une réponse existe depuis bien longtemps : le barrage flottant. Celui-ci est constitué de polyéthylènes chlorosulfonés sélectionnés pour leur excellente résistance aux produits chimiques oxydants (acides) et aux hydrocarbures. D’un profil cylindrique et gonflable, ces barrières sont assez souples pour pouvoir épouser la forme des vagues – elles résistent à des vents de force 9 – et donc empêcher la matière polluante de se répandre. Ajoutons que ce barrage flottant fait preuve d’une assez bonne tolérance aux températures élevées (+ 110 °C) et qu’il se décline en différentes longueurs afin de s’adapter aux dimensions du milieu (mer, rivière, etc.).
Ensuite drainer, voire absorber...
Dès le polluant confiné dans sa barrière, il faut l’évacuer. Là tout dépend de la proximité des côtes (ou des rives). En pleine mer, des bateaux-pompes entrent en action, et la matière polluante est déversée dans une barge avant d’être transportée dans un port. Proche des côtes, le polluant est canalisé vers des bassins de rétention creusés à même le sol. Ceux-ci sont généralement constitués d’un assemblage de bâches de PVC parfaitement étanches et inaltérables.
Enfin, l’industrie du plastique propose aussi des éponges géantes en polypropylène – pouvant mesurer plusieurs dizaines de mètres de long ! – capables d’absorber les pollutions par hydrocarbure ou par tout autre liquide non miscible avec l’eau. Leur très fort pouvoir absorbant, leur légèreté et leur facilité de mise en place en font la réponse idéale face aux nappes polluantes de moindre ampleur.
...et éventuellement recycler
On se souvient encore de l’explosion de la plateforme de forage Deepwater Horizon dans le Golfe du Mexique en 2010 et de l’énorme marée noire qu’elle avait provoquée. 160 km de barrages flottants avaient alors été installés pour protéger les côtes. Ils ont ensuite été récupérés par le constructeur américain General Motors qui a entrepris une démarche de développement durable en les recyclant. Clin d’œil, ce plastique, une fois débarrassé de toute trace d’hydrocarbure, est entré dans la composition d’éléments de la Chevrolet Volt : la voiture entièrement électrique de la marque… En recyclant les barrages souillés, General Motors a réussi à générer 45 tonnes de billes de plastique faisant de sa Volt un véhicule tout particulièrement écologique.