Les synthétiques qui défient le temps
Pêcheur sous haute protection des synthétiques
Bords de rivières, zones humides, climats tempérés ou océaniques, les milieux fréquentés par le pêcheur, quelle que soit la saison, l’incite d’abord à se protéger de l’eau. Il est donc un candidat idéal pour tous les textiles dits imperrespirants, c’est-à-dire imperméable à la pluie mais perméable à la vapeur d’eau dégagée par la transpiration.
Pour cela, les fabricants de vêtements de pêche disposent d’un large éventail de membranes synthétiques modifiées par enduction ou contrecollées afin d’exploiter leur comportement hydrophile ou hydrophobe.
L’une des plus connues à cet effet est le GoreTex en PTFE composée de 3,5 milliards de pores par cm2 qui permettent le passage de la vapeur d’eau mais qui, compte tenu de leur taille, interdisent la pénétration de la pluie. Mais l’imperméabilité ne suffit pas. Encore faut-il que les gouttes n’adhèrent pas au tissu. Pour cela, on peut traiter la surface avec des dérivés fluorés ou mieux encore avec des silicones qui assurent une bonne durabilité à l’effet de déperlance.
Waders rétro contre waders techno
Les pêcheurs à la ligne ont depuis longtemps emprunté aux professionnels, les cuissardes et leur extension au-delà de la taille, le waders… Des équipements indispensables pour s’aventurer dans le lit des cours d’eau. Là encore, pas de miracle, seuls des polymères sont en mesure de garantir une parfaite étanchéité. Le plus accessible, à tous points de vue, est le waders en PVC, le plus souvent associé à des bottes de caoutchouc. Robuste et peu coûteux, il est relativement souple mais s’avère peu isolant dans les eaux froides. Les pêcheurs « frileux » privilégient les modèles en mousse néoprène qui assurent la meilleure isolation thermique. Leur relative fragilité au frottement interdit cependant la fréquentation des zones broussailleuses... D’autant plus que, à la différence du PVC, la réparation des accros sur le néoprène est souvent délicate.
Restent enfin les waders en fibres synthétiques multicouches, développé pour la pêche sportive en eaux vives. La plupart des fabricants ont recours à des assemblages multicouches afin d'accroître la respirabilité et la résistance à l'abrasion. Patagonia a opté pour des membranes polyester. Plus innovant, Rapala utilise la fibre thermoplastique biosourcée Cerenol de Du Pont, issue du maïs.
À ces matériaux innovants s’ajoutent généralement des éléments de finition - poches étanches amovibles, renforts de confort, chaussons néoprène – qui place la pratique du wading dans le registre du luxe.
Les plastiques jamais à contre-courant
Depuis quelques années, les pêcheurs ne se contentent plus de crapahuter au milieu des cours d’eau, ils aiment également pêcher en se laissant porter par le courant. L’engin de prédilection pour cette pratique n’est pas la traditionnelle barque à fond plat mais une sorte de fauteuil flottant appelé « float tube ».
Cette embarcation est généralement composée d’une bouée en PVC, en forme de fer à cheval, que le passager assis et équipé d’un waders et de palmes, dirige en marche-arrière tout en pêchant. Une posture étrange qui occasionne parfois des situations cocasses lorsque plusieurs pêcheurs dérivent de conserve sur la même rivière.
Autre pratique en vogue, le kayak de pêche a fait l’objet d’évolutions nombreuses pour répondre aux exigences spécifiques des pêcheurs. Aux modèles en polyéthylène monocouche ont succédé des kayaks multicouches dotés d’une mousse intermédiaire isolante. Ou plus résistants encore, les modèles thermoformés en polyéthylène haute densité. En plus des traditionnelles pagaies, ils sont équipés de nouveaux modes de propulsion comme le pédalier ou le moteur électrique qui laissent les mains libres pour pêcher.