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Les plastiques prennent leurs quartiers d'été
Légères, étanches et résistantes, les matières plastiques seront forcément du voyage lors la grande transhumance estivale. Sans elles, ni loisirs nautiques, ni pique-niques, ni randonnées ! Mais à l’heure où les scientifiques s’inquiètent de leur présence au cœur des océans, veillons à les cantonner strictement à nos activités.
Les plastiques prennent leurs quartiers d'été
Les plastiques prennent leurs quartiers d'été

Les plastiques à la plage

Pas de vacances pour les plastiques !

Migrateur à sa manière, le touriste est un drôle d’oiseau. Comme la plupart de ses congénères, il vit dans une métropole située près des côtes... Qu’il fuit, une fois l’an, pour rejoindre le bord de mer.
Bon an mal an, plus d’un européen sur trois prend ses quartiers d’été, selon son humeur et ses moyens, au Grand Hôtel des Bains, au Terremar Plaza ou au camping des Flots Bleus… Comme Monsieur Hulot, 50 ans plus tôt, il va bronzer, nager, pagayer, jouer au ballon ou pêcher…  Seule différence, le décor a changé… Adieu les cotonnades, les pailles tressées et le bambou ! De la glacière au pédalo, partout le plastique s’est imposé. C’est grâce à lui, d’ailleurs, que le vacancier peut s’adonner à ses activités préférées…

Et salir, aussi, son terrain de jeu favori. Car, il ne faut pas s’y tromper : près de 90% des plastiques qui polluent le littoral sont d’origine domestique et pour une bonne part, liés au tourisme. Et, même si nous veillons à ne pas en laisser derrière nous, tout le monde n’est pas aussi scrupuleux.

Les accessoires essentiels aux châteaux de sable

Un fois sorti du bain, le vacancier se fait volontiers architecte. Le sable et l’eau, même sans ciment, suffisent à son bonheur. Cette passion commence dès la plus tendre enfance et dure parfois jusqu’à un âge avancé. Elle s’exprime à peu de frais avec l’outillage de base : seau, tamis, pelle et râteau… Que complètent parfois un arrosoir, une brouette et quelques moules pour les modes et natures. 
Depuis le boom des années 60, le polypropylène a remplacé la tôle dans cette branche du bâtiment. Sécurité et ergonomie obligent ! L’année 2012 aura cependant été marquée, dans l’Ouest de la France, par une innovation. Grâce au partenariat entre le fabricant de jeux Coq en Pâte et une start-up bretonne, les jeunes constructeurs peuvent opter pour un outillage en Algoblend, un plastique composé d’un mélange de polypropylène et d’un nouveau polymère issus des algues.

Toujours le pied léger, grâce aux plastiques

Signe de la prospérité, le tourisme de masse aime aussi à afficher, dans le vêtement, les attributs d’un certain dénuement. Comme en témoignent, l’étonnante carrière de la « méduse » et de la « tong ».
Créée en 1946 par le coutelier français Jean Dauphant, la fameuse sandale en PVC a d’abord chaussé les piétons de l’Afrique coloniale avant d’accompagner les vacanciers, petits ou grands, dans leurs activités estivales. Ringardisée par son style « congés payés », la « méduse » a beaucoup souffert de l’esprit « winner » des années 80. Pourtant, si la mondialisation a eu raison de l’entreprise familiale, liquidée en 2002, elle n’a cependant tuée ni la marque ni le concept. 
Avec ses brides moulées en tresses et sa semelle à picots,  le modèle de base se décline encore avec succès, en Vendée, dans de nombreux coloris, acidulés ou pailletés. 

 

Mieux encore, en 25 ans, il a conquis la planète balnéaire avec l’Aranha, une version brésilienne en PVC recyclé, vendue sous la marque Melissa.
C’est aussi du Brésil qu’une vulgaire « claquette » d’inspiration nippone baptisée « tong » s’est lancée à l’assaut des plages. D’abord avec les Havaianas, en caoutchouc naturel, passées en 50 ans des favelas au beach people puis avec leurs rivales, en PVC recyclé, griffées Ipanema, du nom de la plage de Rio, berceau de la Bossa Nova et rendez-vous chic et branché des fashionistas.

Dans le monde du silence, les plastiques mènent la danse

Appelée « snorkeling » par ses adeptes branchés, la randonnée subaquatique est l’un des loisirs favoris des estivants, surtout en Méditerranée. Bien moins risquée que la plongée avec bouteilles, elle peut être pratiquée facilement, dans les eaux tièdes du rivage, avec un masque, deux palmes et un tuba… 
Fruit de l’ingéniosité des pionniers de la plongée et de quelques passionnés, comme Paul Beuchat, à Marseille (France) , ou les frères Cressi, à Gênes (Italie), ces accessoires aujourd’hui accessibles à tous, illustrent les progrès réalisés grâce à l’emploi de nouveaux polymères.
S’il n’a pas complètement disparu, le caoutchouc est désormais réservé à la partie chaussante des palmes. Leur voilure, aux formes de plus en plus profilées, est désormais en polypropylène associée à un voire deux autres polymères.

Pour les masques, les fabricants réputés ont adopté le moulage conjoint de deux types de silicone : l’un plus souple, pour la jupe, l’autre plus rigide, pour le renfort en polycarbonate du hublot. Le tuba aussi est composé de deux polymères : du silicone pour son embouchure et du PVC ou du polyuréthane pour le corps.
D’autres matières plastiques permettent de compléter l’équipement du promeneur sous-marin. À commencer par la mousse néoprène, matériau emblématique des combinaisons de plongée. Elle est toujours utilisée en couches plus ou moins épaisses, en association avec des tissus techniques, dans la fabrication des protections isothermes ou anti-UV, de type shorty ou top. 
En somme, à part le verre trempé du hublot et l’électronique de votre appareil photo étanche, dans ce ballet aquatique, partout le plastique mène la danse.

Les plastiques, toujours sur la vague et dans le vent

Windsurf, funboard, kitesurf, wakeboard, wakesurf, bodysurf… Difficile de lister toutes les disciplines de la glisse. Depuis 25 ans, il n’y a quasiment pas un été sans nouvelle spécialité … Les moins périlleuses étant aussitôt adoptées par les estivants en mal de nouvelles sensations. 
Leur avènement sur le marché des loisirs nautiques obéit toujours au même schéma. À la demande des pros de la nouvelle discipline, les « shapers » mettent au point un flotteur sur mesure selon le procédé sandwich : un noyau en mousse polystyrène ou polyuréthane, renforcé de plusieurs couches de composite, verre ou carbone, sur une résine époxy ou polyester. Choix des matériaux, profilage, dosage des résines et finition … Chaque atelier garde jalousement ses secrets de fabrication pour résoudre l’éternel dilemme entre résistance et légèreté.

En cas de succès sur les plages et dans les médias, le « shape » new style peut entrer dans la gamme d’un grand fabricant. Fini alors le sandwich fait maison ! Au stade industriel, la fabrication des planches requiert des procédés comme le thermoformage de coques plastiques, à vide ou sur noyau en polystyrène ou l’extrusion avant soufflage de mousse polyuréthane.
Lorsque le vent entre en jeu, d’autres polymères sont de la partie. Les composites carbone, pour le mât et, naturellement, tout l’éventail des fibres synthétiques haute performance, pour la voile : polyesters, polyamides, aramides ou encore polyéthylène à très haut module siglé UHMWPE…

Toujours plus de confort pour les baroudeurs

Chaque année, plus d’un tiers des européens prennent leurs vacances sous la toile ou l’auvent d’une caravane … Quand ils n’ont pas encore cédé à la vogue du camping-car.
Quelles que soient les préférences, le critère déterminant dans le choix de l’abri estival reste la légèreté. D’où le recours aux matières plastiques dans la conception des équipements. Outre l’avantage du poids, elles répondent à l’autre hantise du campeur : rester au sec en cas d’orage.
Cette obsession de l’étanchéité a conduit de nombreux constructeurs de camping-car et de caravanes à adopter une coque extérieure en polyester renforcée, à l’intérieur, d’un isolant polyuréthane suffisamment rigide pour remplacer les anciennes ossatures bois.

Les puristes du camping bénéficient également de l’emploi de polymères plus performants. L’enduction silicone ou polyuréthane des membranes polyester ou nylon a considérablement amélioré l’étanchéité des tentes tout en préservant leurs propriétés respirantes. En y ajoutant du dioxyde de titane en face externe et des particules d’aluminium en sous-face, Quechua assure en plus, sur certains de ses modèles, une protection thermique contre le rayonnement solaire. 
Conjuguée à la résistance, l’étanchéité des matériaux plastiques a aussi favorisé le retour en grâce des tentes gonflables, à montage rapide. La plus innovante, étant sans doute, pour l’heure, le dôme géodésique à arceaux extérieurs pneumatiques conçu par la jeune start-up hambourgeoise Heimplanet.

 

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